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Bienvenue à notre blogue SAM ! Notre but ici est d’introduire des sujets reliés à SAM et à la météo. Cela peut être de l’information sur différentes parties du projet, tel que les symboles, des discussions sur des enjeux de météo comme le changement climatique, ou cela peut simplement être une manière de mieux connaître l’équipe de SAM. Venez consulter la page à toutes les deux semaines pour de nouvelles publications !



Pluie

par Victoria Slonosky       le 28 octobre 2020

À bien des égards, la pluie est à la fois l'un des éléments météorologiques les plus simples et les plus difficiles à mesurer et à enregistrer. Elle est simple à enregistrer car il suffit d'un dispositif de collecte et de mesure des précipitations - un tube gradué - et les mesures des précipitations sont vieilles de plusieurs milliers d'années.

Jang Yeong-sil Science Garden-Rain Gauges 13-11789 Busan, South Korea 03

Il est difficile de mesurer les précipitations, car le terme "pluie" recouvre tout, de la bruine légère qui ne s'accumule pratiquement pas, aux averses torrentielles qui déclenchent des inondations en quelques minutes. Les vents forts peuvent projeter l'eau sur le côté et la faire passer à côté des récipients de mesure. Si la pluie n'est pas enregistrée immédiatement après sa tombée, la chaleur, le soleil et le vent peuvent faire s'évaporer l'eau rapidement, laissant moins d'eau dans un dispositif de captage que celle qui est réellement tombée. Les arbres, les clôtures ou les bâtiments, sans parler des grands éléments du paysage comme le Mont Royal, peuvent protéger ou canaliser les précipitations vers un endroit particulier.

Pire encore, un changement lent de l'environnement, comme des arbres qui poussent pendant des décennies, peut modifier progressivement un environnement d'enregistrement pour apporter des changements presque imperceptibles aux mesures qui ne sont pas dus à un changement du régime météorologique ou du climat, mais qui peuvent s'additionner sur des décennies ou des siècles. C'est ce qu'on appelle les inhomogénéités. La question de savoir si et comment ces mesures doivent être ajustées fait l'objet d'un débat considérable; d'une part, elles reflètent les mesures réelles et originales, mais d'autre part, nous savons qu'au moins certaines des tendances à long terme qu'elles contiennent peuvent être influencées par des facteurs autres que la variabilité climatique, comme la croissance progressive des arbres pour protéger le bassin versant.


 campus du centre-ville de McGill environ 1874

Si vous avez visité récemment le campus du centre-ville de McGill, vous aurez remarqué les différences frappantes que l'on peut observer sur cette image datant d'environ 1874 (tant d'espace ouvert !) ["McGill University campus with view of observatory", Musée McCord, MP35179 / McGill University Archives, PR023224].


En comparant les documents de travail originaux d'il y a cent ans aux données publiques disponibles aujourd'hui sur les sites Web, nous constatons des différences intéressantes. Bien que le Canada dispose d'une quantité incroyable de données météorologiques ouvertes, librement accessibles et à jour (nous remercions vivement nos collègues d'Environnement et Changement climatique Canada qui ont rendu cela possible), il n'y a pas souvent d'espace sur le formulaire pour des informations " supplémentaires " telles que la quantité de pluie tombée lors d'un événement ou d'une tempête spécifique. Cependant, en examinant les registres originaux, nous pouvons souvent voir comment les observateurs ont pris des notes sur des événements pluvieux ou des tempêtes spécifiques, en notant précisément la quantité de pluie tombée et à quel moment. En fait, la tentative des observateurs historiques d'associer les quantités de pluie à des moments d'observation particuliers est à l'origine de l'une de nos plus grandes difficultés à transcrire les observations dans des boîtes bien ordonnées - les observateurs utilisaient souvent des parenthèses pour indiquer que la pluie continuait à tomber à plusieurs moments d'observation, ou bien ils griffonnaient une note pour dire exactement quand la pluie tombait afin d'ajouter une précision supplémentaire. La technologie moderne nous apporte des choses mais elle nous en a fait perdre aussi.


 observations de pluie

Un exemple de quantité de pluie mesurée sur plusieurs temps d'observation.


 observation d'un orage

Observation d'un orage en dehors des temps d'observation habituels.


 observations de chutes de neige

Observations de chutes de neige, qui ne correspondent pas à des quantités mesurables.


Grâce à des outils de mesure tels que les radars et les satellites capables de détecter la vapeur d'eau ou les précipitations dans les nuages avant même que la pluie ne tombe réellement, nous disposons également de nouveaux moyens de mesurer l'humidité des nuages et de prévoir les précipitations. Les méthodes mises au point à l'actuel Observatoire radar de McGill utilisent le radar et des modèles pour prévoir la pluie, la neige ou la transition de la pluie à la neige sur des périodes pouvant aller jusqu'à trois heures.

La pluie restera toujours l'un des éléments fondamentaux de tout bulletin météorologique, à la fois en raison de son importance évidente en tant qu'élément clé du temps que nous vivons et de la simplicité des jauges de mesure. Pourtant, la pluie, comme les nuages qui la génèrent, reste un phénomène complexe et insaisissable.







Désinfecter grâce à l’ozone durant les pandémies : Le cas de Covid-19, une idée du 19e siècle

par Vicky Slonosky       on le 16 septembre 2020

J’ai lu un article l’autre jour qui suggérait l’utilisation de faibles niveaux d’ozone pour désinfecter les particules aériennes du coronavirus. Une recherche démontre qu’une compagnie à la Saskatchewan était déjà en train de produire des unités de décontamination par ozone en mai. Des articles de recherche examinant cette composante comme moyen de désinfection remontent à une décennie. (Tseng, Chun-Chieh & Li, Chihshan. [2008]. Inactivation des virus de surface par l’ozone gazeux. Journal de la santé environnementale. 70. 56-62.) Il peut y avoir des difficultés techniques, il faut pouvoir balancer une quantité suffisante pour que ce soit mortel pour le virus sans que cela devienne toxique pour les humains. La résurrection de cette préoccupation médicale du 19e siècle a attiré mon attention.

L’ozone est une allotropie de l’oxygène qu’on retrouve généralement dans la stratosphère, où il nous protège de la radiation UV du soleil. Vous vous en souvenez sûrement de vos cours de chimie de secondaire 4 ; une allotropie est un autre type d’une molécule. Le gaz d’oxygène, celui que nous respirons dans l’air ambiant, est presque toujours formé de deux molécules d’oxygène unies ensemble. L’ozone est une forme plus rare de l’oxygène créée lorsque trois molécules s’unissent. N’importe qui ayant utilisé une photocopieuse (une autre technologie en voie de disparition) peut reconnaître l’odeur de l’ozone, qui est vive et un peu âcre et qui apparaît quand on se sert de la machine.

L’ozone a été décrit pour la première fois par Christian Schönbein en 1839. Comme je l’ai expliqué dans Le climat à l’âge de l’empire, même avant qu’on découvre toutes ses propriétés chimiques, on savait qu’il s’agissait d’un antioxydant, d’un agent de blanchissement, et donc d’un désinfectant. C’est cette dernière qualité qui a attiré l’attention du Dr Charles Smallwood, le fondateur de l’Observatoire de McGill. Le lien entre l’ozone atmosphérique et les maladies courantes devinrent un de ces principaux sujets d’investigation.

Les pandémies étaient répandues au cours du 19e siècle, qui était très interconnecté. Le choléra était la maladie la plus mortelle et la plus crainte, suivie du typhus. Avant que Louis Pasteur n’isole les pathogènes microbiens et ne développe la théorie du microbe vers la fin du siècle, on ne comprenait pas les agents de transmission de ces maladies pandémiques. C’est grâce au travail révolutionnaire géomédical de Dr John Snow en 1854 qu’on a compris que le choléra se transmettait dans l’eau, pas le miasme ou le « mauvais air » (« malaria ») comme on le croyait à l’époque.

Smallwood pensait que l’ozone serait la clé pour combattre les pandémies, et le mesurait non seulement dans sa routine quotidienne d’observations météorologiques, mais aussi dans toutes sortes de contextes : dans les chambres des malades, dans les jardins, au-dessus de la canalisation (l’ozone était utilisé dans les eaux usées et les traitements des égouts pendant plusieurs décennies), au niveau du sol, 80 pied sur de la terre, à côté de plantes malades et autour des cadavres d’animaux en décomposition et de la matière végétale. Il a mesuré les niveaux d’ozone en utilisant des lanières de papier ou de calicot recouvertes par de l’amidon ou de l’iodure de potassium. Ces bandes devenaient bleues lorsqu’il y avait de l’amidon. Plus la couleur était foncée, plus la concentration d’ozone était importante. Il a placé ces lanières dans des plans de patates durant un épisode de fléau, et a tracé les niveaux d’ozone atmosphérique durant les épidémies de typhus et de choléra. Les mesures de Smallwood démontraient que les niveaux d’ozone à Montréal étaient exceptionnellement bas durant l’épidémie de choléra de 1854. Étant un scientifique prudent, Smallwood a noté qu’il s’agissait aussi d’une année sèche, alors ce n’était pas possible de déterminer de manière conclusive que les niveaux peu élevés d’ozone étaient le seul facteur atmosphérique décisif de la maladie. Il aurait fallu plus d’observations, préférablement mondiales. Cela reste vrai aujourd’hui, un siècle et demi plus tard.

 Dr. Smallwood's ozone table

« Au sujet de l’ozone », Charles Smallwood. Procédures de l’association américaine pour l’avancement de la science (Proceedings of the American Association for the Advancement of Science, en anglais), 1858.

La concentration d’ozone était plus élevée près de l’océan, ce qui est une des raisons pour lesquelles il y a tellement d’hôpitaux et de stations de santé qui étaient bâtis au bord de l’eau durant le 19e siècle. Aujourd’hui, il y a encore des villes d’hôpitaux construites dans les régions côtières dans certains pays.

 Berck-sur-Mer

Institut Calot, Berck-sur-Mer, France. Remarquez les grandes fenêtres et les balcons qui font face à l’océan. Crédit photo : Isabelle Hacot 

Berck sur Mer est une ville d’hôpital au bord de l’eau dans le nord et la France, où se déroule l’histoire du livre et du film le Scaphandre et le Papillon.

Aujourd'hui, face à une nouvelle pandémie mondiale plus d'un siècle et demi plus tard, nous nous penchons une fois de plus sur les propriétés désinfectantes de l'ozone. Nos ancêtres victoriens sont toutefois les premiers à s'être penchés sur la question.



La météo et la poésie québécoise : l’hiver

par Sananne Wartabetian       le 2 septembre 2020


Aujourd’hui chez SAM nous lançons dans une nouvelle série, « La météo et la poésie québécoise » ! Cette semaine, nous allons vous faire part de quelques poèmes qui font référence à la saison la plus intimidante, l’hiver.

François-Xavier Garneau (1809-1866)

François-Xavier Garneau

François-Xavier Garneau est un des plus grands poètes canadiens du 19e siècle. Il était aussi d’abord et avant tout un important historien nationaliste canadien-français. Son poème « Hiver », paru en 1840, décrit l’hiver qui arrive avec une certaine appréhension.

Par l’entremise de l’Encyclopédie canadienne

L'Hiver

Voilà l'été qui fuit et la feuille qui tombe 
Pâle et morte sur les gazons. 
Le vent du nord mugit, l'anémone succombe, 
L'écho se tait dans les vallons. 
Déjà les bois ont perdu leur feuillage ;  
Vers la chaumière accourent les troupeaux, 
Car ils ont vu l'hiver sur les nuages, 
Et le grésil bondir sur les coteaux.  

Adieu ! charmants oiseaux, habitants des bocages, 
Allez vers de plus beaux climats ;  
Puissé-je comme vous fuir le temps des orages 
Et de l'été suivre les pas. 
Mais ils sont loin ― leur suave murmure 
A déserté les hameaux de nos bords ;  
Seul l'autan mêle au deuil de la nature 
Dans nos vallons ses sauvages accords.  

Là-bas à l'horizon, comme un fantôme immense, 
L'hiver semble couvrir les cieux ;  
Le vent devant son front roule avec violence 
Les flots épars de ses cheveux ; 
De longs glaçons pendent à ses paupières ;  
Dans les airs bat sa robe de frimas ; 
Le jour pâlit sous ses regards sévères, 
Et la tempête enveloppe ses pas.  

Ménestrel sans échos, je rejetais la lyre, 
Je n'avais que de tristes jours 
Sur ces bords malheureux que la haine déchire 
Et dont le plaisir fuit toujours ;  
Mais les frimas, suspendant les discordes
Ont à ma lyre arraché quelques sons, 
Je viens d'entendre au travers de ses cordes, 
En murmurant, passer les aquilons.  

Sonne, lyre fidèle, à mon âme isolée, 
Chante le deuil de nos climats ; 
Vois de l'orme orgueilleux la tête mutilée 
Qui se penche sous les verglas ;  
Dans l'air glacé d'un vol lent et sinistre 
Le hibou blanc erre de toits en toits, 
Et de l'hiver, officieux ministre, 
Il remplit l'air de sa funèbre voix.  

Les flots ont disparu, partout la terre blanche 
Entoure les sombres forêts ;  
Du sapin vers le sol bas s'incline la branche 
Que chargent des frimas épais.  
Là, la fumée en rapides nuages 
S'élève et fuit au-dessus des hameaux, 
Tandis qu'ici de pesants attelages 
À petits pas font frémir les coteaux.  

Dans le fourneau de fonte, au sein de la chaumière,  
Bourdonne l'érable des monts ;  
Les airs sont obscurcis par la neige légère 
Qui glisse et monte en tourbillons ;  
Et le toit crie, et puis dans la fenêtre 
Le grésil vient sans cesse pétiller ; 
Mais le vent tombe, et sur le toit champêtre 
L'astre des nuits se lève et va briller.  

Mais n'apparait-il pas au sein de la tempête 
Quelque fois un pâle rayon ? 
Des nuages brisés, il effleure le faîte 
Des chênes au sommet d'un mont. 
Dans nos hivers il est des cieux limpides, 
Des jours sereins où le soleil couchant 
Semble embraser de ses rayons rapides 
De nos guérets l'émail étincelant.  

En quel autre climat la reine du silence 
Montre-t-elle plus de splendeur ? 
Que j'aime la nuit la plaine immense 
Resplendissante de blancheur. 
L'étoile aussi semble embraser les ondes
Comme un géant l'arbre errer dans les champs ; 
Non, pas un bruit dans les forêts profondes ;  
Le calme est vaste et les cieux rayonnants.  

Et peut-être, pourtant, dans cette nuit si belle 
Un voyageur las et glacé, 
Écarté sur sa route, et s'arrête et chancelle : 
À ses yeux tout semble effacé. 
Le doux sommeil, trahissant sa faiblesse, 
Vient s'emparer lentement de ses sens, 
Sommeil fatal dont la perfide ivresse 
Dans les plaisirs rompt le fil des ans.  

Mais enfin le printemps s'avance vers l'aurore, 
Qu'il embellit de tous ses feux.  
L'hiver, luttant en vain, veut retarder encore, 
Il sent fuir son char nuageux. 
Ses yeux aigris respirent la tempête ;
Son bras levé montre encore l'orient ;  
Mais les éclairs ont brillé sur sa tête, 
Devant la foudre, il cède en frémissant. 

Vous pouvez en lire plus sur François-Xavier Garneau ici :



Émile Nelligan (1879-1941)

Émile Nelligan

Le fameux poète tragique a fait toute son éducation à Montréal et y découvre sa passion pour la littérature. Dans un de ses poèmes les plus connus, « Soir d’hiver », paru vers 1898, on y trouve les composantes des plus importantes de son style, c’est-à-dire une certaine tristesse à voir le temps passer. Qui n’a jamais ressenti le blues de l’hiver ?

Par l’entremise de l’Encyclopédie canadienne 

Soir d'hiver

Ah ! comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah ! comme la neige a neigé !
Qu’est-ce que le spasme de vivre
À la douleur que j’ai, que j’ai.

Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire ! où-vis-je ? où vais-je ?
Tous ses espoirs gisent gelés :
Je suis la nouvelle Norvège
D’où les blonds ciels s’en sont allés.

Pleurez, oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez, oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.

Ah ! comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah ! comme la neige a neigé !
Qu’est-ce que le spasme de vivre
À tout l’ennui que j’ai, que j’ai !…

Voici où vous pouvez trouver plus d’information sur Émile Nelligan

Vous pouvez trouver ses écrits dans l’ouvrage « Poésies complètes »



Gilles Vigneault (1929 - )

Gilles Vigneault Chantauvent Natashquan 1989


Gilles Vigneault est un des grands chanteurs québécois. Notre troisième poème est sous la forme d’une chanson, qui cette fois se réjouit de l’hiver et de son rôle dans l’identité canadienne. Il s’agit de « Mon pays » par l’auteur-compositeur-interprète, que vous pouvez regarder sur YouTube ici.

Voici les paroles :

Mon pays

Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
Mon jardin, ce n’est pas un jardin, c’est la plaine
Mon chemin, ce n’est pas un chemin, c’est la neige
Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
Dans la blanche cérémonie
Où la neige au vent se marie
Dans ce pays de poudrerie
Mon père a fait bâtir maison
Et je m’en vais être fidèle
À sa manière, à son modèle
La chambre d’amis sera telle
Qu’on viendra des autres saisons
Pour se bâtir à côté d’elle
Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
Mon refrain, ce n’est pas un refrain, c’est rafale
Ma maison, ce n’est pas ma maison, c’est froidure
Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
De ce grand pays solitaire
Je crie avant que de me taire
À tous les hommes de la terre
Ma maison, c’est votre maison
Entre ses quatre murs de glace
Je mets mon temps et mon espace
À préparer le feu, la place
Pour les humains de l’horizon
Et les humains sont de ma race
Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
Mon jardin, ce n’est pas un jardin, c’est la plaine
Mon chemin, ce n’est pas un chemin, c’est la neige
Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’envers
D’un pays qui n’était ni pays ni patrie
Ma chanson, ce n’est pas ma chanson, c’est ma vie
C’est pour toi que je veux posséder mes hivers 

Pour en apprendre plus sur Gilles Vigneault





Montréal, une île

par Vicky Slonosky       le 19 août 2020


La rupture des glaces au printemps est une période toujours compliquée pour les Montréalais. À moins de ne pas habiter sur l’île, on ne pense pas trop au fait qu’on se trouve dans le fleuve Saint-Laurent ces jours-ci. Lorsqu’on s’est rendu compte de l’état désastreux du vieux pont Champlain, il y en a eu plein qui se sont mis à maugréer : « Je ne quitte jamais l’île ; pourquoi est-ce que mes taxes doivent payer pour que les gens de la banlieue se rendent à la ville ? » Ce pont est une infrastructure importante liant les provinces atlantiques, l’est du pays, ainsi que les États-Unis au centre du Canada. Puisque Montréal est une île, il faut que les biens et les approvisionnements soient amenés de l’autre côté du fleuve. Il en est de même pour l’électricité. Pour ceux qui se souviennent de la tempête de glace de 1998, il vous viendra peut-être aussi à l’esprit le fait qu’à un moment il n’y avait qu’une ligne électrique qui alimentait la ville de l’autre côté du fleuve qui était encore fonctionnelle.

Avant l’ouverture du pont ferroviaire Victoria en 1859, il n’y avait pas de lien permanent entre le fleuve et Montréal, et ce n’est pas avant l’ouverture du pont Jacques-Cartier en 1934 qu’il y a eu un passage pour les piétons, les charriots ou les voitures. En été, les bateaux et les traversiers approvisionnaient la ville (de Longueuil ou d’Europe).

 Montreal from Saint-Helen's Island

Une vue de Montréal de l’île Sainte-Hélène, c.1830. Des passagers de bateaux à vapeur et de traversiers sur le fleuve Saint-Laurent. (Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 2837606) 

L’hiver, les routes glacées du fleuve traversaient Longueuil, Saint-Lambert et La Prairie. Il y avait des disputes parfois au sujet du responsable d’entretien des routes (l’argument principal tournait autour de la personne qui a pelleté le plus de neige).

 On the Saint Lawrence River

Le transport de blocs de glace du fleuve pour rafraichir l’été, 1866 (Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 2897892) 

 St. Lambert's Road

La rue Saint-Lambert, Montréal, Québec, vers 1870 (Alexander Henderson, vers 1870, 19e siècle, MP-0000.1452.59, Musée McCord)

Les pires moments étaient pendant le gel puis le dégel de la rivière. Au début de l’hiver et au printemps, le fleuve était trop dangereux à traverser et Montréal était coupée du reste du continent. Les gens poussaient la limite des bateaux au milieu des courants et des banquises, ou de leurs traîneaux sur la glace fondante, en risquant leur vie sur ce qui semblait être une surface solide. À chaque quelques années, il y avait une tragédie ; le 4 décembre 1831, John Samuel McCord a écrit que le « Capitaine Perry de Waterloo est mort noyé en se rendant de Longueuil à Montréal. (Journal météorologique de J. S. McCord, archives du musée McCord)

 On the Saint Lawrence River

Bris des glaces dans le fleuve Saint-Laurent à Montréal, 1864. (Bibliothèque et Archives Canada, 2838636) 

Ce n’est pas pour rien que les Montréalais (y compris les observateurs météorologiques) épiaient anxieusement l’état de la rivière. Non seulement est-ce qu’elle était essentielle pour le transport des biens et services, la rupture de glace annuelle menait aussi à des inondations catastrophiques, dont nous connaissons les ampleurs encore aujourd’hui. Mais là-dessus, on aurait de quoi fait un tout autre billet de blogue (ou dix).

flooding southwest montreal

Inondations dans la rive sud-ouest de Montréal, printemps 2018 (V. Slonosky) 



Voici les météorologues de la ville de Québec

par Vicky Slonosky       le 5 août 2020


Aujourd’hui, nous commençons une nouvelle série sur notre blogue : « Voici les météorologues » ! Notre but est de dresser le profil de ceux qui ont contribué à la création de la météorologie en tant que champ d’études et qui aident à faire évoluer les pratiques ici à Montréal.

Ces individus s’intéressaient souvent à la manière dont la météo était liée à leur emploi personnel. Ils étaient des intellectuels, des figures religieuses, des ingénieurs, des médecins ou des hommes d’affaires qui contribuaient à notre compréhension de la météo du bassin du Saint-Laurent où se trouve Montréal. Tous les individus mentionnés dans cette série sont tirés du livre de Dr Victoria Slonosky, Le climat à l’âge de l’empire (Climate in the Age of Empire en anglais).

Commençons avec la Nouvelle-France et ceux qui résidaient dans la ville de Québec.


Jean-François Gaultier (1706-1756)

Gaultier est né à Rouen (Normandie), dans le nord de la France, et a étudié en médecine à Paris. Au Jardin du Roi, il a fait la connaissance des grands botanistes et philosophes naturels, où les étudiants apprenaient les usages thérapeutiques des plantes. Ces relations, notamment avec les frères Jussieu et Duhamel Dumonceau, lui ont permis d’obtenir le rôle prestigieux de médecin du roi à Québec entre 1742 et 1756. Il était le premier à systématiquement garder des observations météorologiques instrumentales au Canada. Des enregistrements détaillés étaient envoyés chaque année à ses correspondants à l’Académie Royale des Sciences. Les observations de température de Gaultier, spécialement durant les saisons froides du Canada, étaient d’une importance cruciale pour le développement des thermomètres au 18e siècle (Boivin 1974).

Pour plus d’information :


James Thompson (1733-1830)

Thompson a fait des études en génie civil au cours de sa jeunesse. Il a pris part au siège de Louisbourg et à la Conquête de Québec en 1759. Il surveillait les réparations et gérait les constructions militaires et gouvernementales pour toute la colonie britannique du Canada jusqu’en 1825. Pendant les années 1770 et 1780, il gardait un journal dans lequel il notait la météo et comment elle affectait son travail de génie civil (Rioux 2003, Chapman et McCulloch 2010).

Pour plus d’information :


Alexander Spark (1762-1819)

Spark, un membre du clergé écossais, a fondé la première église presbytère au Canada, Saint-Andrew’s, situé à Québec. Étant un produit de l’Âge des lumières écossais, il a beaucoup encouragé l’éducation. Il a gardé des enregistrements météorologiques de 1789 à 1819 (Campbell 1887, Lambert 1983, 1984).

Pour plus d’information :


Louis-Édouard Glackmeyer (1793-1881)

GGlackmeyer était un notaire de la région de Québec qui gardait des enregistrements entre 1844 et 1859. Son père était un chef d’orchestre allemand qui s’était installé au Québec en 1776. Glackmeyer avait une vie politique active et a mis en œuvre beaucoup de réformes dans la profession de notaire. Il s’intéressait à la musique, à la botanique et à la météorologie (Vachon 1982).

Pour plus d’information : :


William Ward, ingénieur royal (inconnu-1867)

William Cuthbert Ward a servi dans les guerres napoléoniennes. Il a été promu à lieutenant colonel en 1837, à colonel en 1851, puis à major général en 1858. Ward était ingénieur sénior en chef à York pendant la construction de l’Observatoire de Toronto et a ensuite été l’ingénieur sénior responsable des observations météorologiques de Québec (Royal Engineers 2016).


Ceci met fin à notre premier coup d’œil de ceux qui ont aidé à bâtir le domaine de la météorologie et la création de nos propres registres. Revenez nous visiter, la prochaine fois nous allons discuter des Montréalais !



Introducing DRAW Members: Drew Bush

par Rachel Black       le 22 juillet 2020


Voici…


Qui:

Drew Bush


De:

Lyndonville, Vermont


Rôle:

Membre de l’équipe d’éducation


Ce qu’il préfère chez SAM ?

Le Coin de l’éducateur


Saison préférée ?

Elles le sont toutes, tant que je peux être à l’extérieur !


Symbole météorologique préféré ?

Neige

                      neige


Nuage préféré ? Pourquoi ?

Les cirrus, j’aime leur délicatesse !

                      les cirrus


Quelle est la chose la plus cool que tu aies apprise en participant à ce projet ?

Au sujet de Charles Smallwood, le fondateur de l’Observatoire de McGill.


Et bien sûr :


Sucré ou salé ?

Salé


Les chats ou les chiens ?

Les chiens


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Les chiens


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    Les vagues de chaleur: d’hier à aujourd’hui

    by Vicky Slonosky       le 8 juillet 2020

    Les vagues de chaleur et de froid ont toujours fait partie du climat de Montréal et de Québec. Jean-François Gaultier (1708-1756), qui était un docteur du roi à Québec de 1742 à 1756, laissa derrière lui de vives descriptions des vagues de chaleur au milieu du 18e siècle, en mentionnant qu’elles étaient « presque continuelles » (juillet 1746).

    Les questions telles que « quel fut le jour ou l’été le plus chaud enregistré » ne sont pas toujours faciles à répondre lorsqu’il s’agit de données historiques complexes. Dans les deux cas, on parle de température. Il faut prendre en compte les données maximales pour donner une vue historique complète de la météo estivale et des vagues de chaleur.

    Les étés de 1807 et 1808 étaient extrêmement chauds à Québec, le record étant dans la région de la vallée du Saint-Laurent avec une température estimée à 23,5 °C en 1808. Il est possible que la saison de 1807 fût encore plus brûlante. Cependant, plusieurs observations sont manquantes pour les mois de juin et de début juillet, car Alexander Spark, un membre du clergé presbytérien qui gardait les journaux de météo de ces années, était en train de déménager. Pour comparer, 1955 était au 4e rang à 22,4 °C et 2018 au 7e, avec 22 °C (températures moyennes).

    Mean Temperatures


    En observant les températures maximales pour les mois de juin, juillet, et août, 1800 était au degré fulgurant de 29,3 °C, 1808 était à 28,4, 1955 était en 7e place à 27,4 °C, tandis que 2018 était en 9e position à 27,04 °C. Ces chiffres du début des années 1800 doivent cependant être pris avec un grain de sel. Même s’il y a déjà eu quelques réglages qui prennent en compte la façon dont les instruments étaient utilisés, les observateurs étaient presque tous des hommes qui occupaient d’autres fonctions. Par conséquent, ils n’étaient pas tout le temps à la maison pendant la journée. Donc, les observations de l’après-midi qui se rapprochaient plus des températures maximales manquaient plus souvent que celles du matin, qui étaient plus proches des minimums quotidiens. Si on jette un coup d’œil à ces derniers, nous voyons que les étés les plus chauds étaient en 1807 à 18,8 °C, suivi par 1808 à 18,5 °C, puis par 1955 en 5e position avec 17,4 °C et par 2018 en 7e place à 16,9 ° C.

    Max Temperatures


    Que faire des vagues de chaleur pendant les étés « normaux » ?

    En 1820, il y a eu six vagues de chaleur. Pour vous mettre en contexte, il s’agit de trois jours consécutifs au-dessus de 30 °C. La première, qui a duré du 23 au 30 juin, était précédée par trois jours séparés (le 18, 19 et 23 juin) à 30 ° C. Deux vagues de chaleur se sont abattues sur la ville du 3 au 5 juillet, avec des températures de 36,7 °C (98 °F) à 13 h le 3 juillet, ainsi que du 7 au 9. La plus longue période, cependant, fut pendant les neuf jours entre le 23 et le 31. Bien que les températures de l’après-midi n’étaient pas particulièrement chaudes, à seulement un ou deux degrés au-dessus de 30 °C, elles n’ont pas chuté la nuit avec un minimum demeurant au-delà de 18 ° C. Il y en a eu d’autres pendant la saison (le 9 au 12 août ainsi que du 7 au 11 septembre). Le 11 septembre 1820, la température a grimpé à 34,4 °C (94 °F). Dès le 21, les vagues de chaleur étaient terminées et il y avait du gel tôt le matin.

    Et bien que 1868 ne se démarque pas dans les données statistiques comme ayant un été très chaud, il y a un nombre surprenant de jours avec de la fumée. Ces données sont notées par John Bethune, un membre du clergé anglican qui gardait un journal météorologique entre 1838 et 1860. Il y a aussi eu deux vagues de chaleur. En se basant sur les enregistrements météorologiques de Bethune, on constate que la première a duré du 1er au 4 juillet et la deuxième du 9 au 14, bien que la température était autour de 30 °C jusqu’au 20 juillet. Les données maximales prise en compte par Bethune pour le 15 et 18 juillet étaient à peu d’être une vague de chaleur, à 29,4 °C.

    En regardant dans les archives de la Gazette de Montréal, on constate que les définitions officielles ne prennent pas en compte tous les facteurs. L’été de 1868 était chaud et sec avec des feux de forêt qui faisaient des ravages dans la région. Pendant le mois de juillet, les journalistes faisaient des analyses de la chaleur et de son effet sur les Montréalais. Le 14 juillet, la ville « semblait être convertie en un énorme bain turc ». Le 16 juillet, sept personnes sont mortes d’insolation ou de chaleur, et une noyée. « La chaleur est fatale non seulement pour l’homme et la bête, mais les arbres et le gazon montrent des signes de la catastrophe. Le gazon est brun et crépi et les arbres sont rapidement en train de devenir jaunes, maladifs ». Le 21 juillet, un manque de pluie a fait souffrir le bétail sur les fermes, et l’approvisionnement en foin était en danger de manquer.

    Les vagues de chaleur du 19e siècle devaient être endurées avant que la grande majorité de l’infrastructure publique que nous prenons pour acquise aujourd’hui soit développée : il n’y avait non seulement pas d’électricité, mais pas non plus d’eau courante, de fontaines d’eau, ou de piscines publiques. Il y a eu des efforts pour rendre les rues fraîches en les arrosant d’eau, mais elles « étaient si chaudes qu’elles séchaient avant que le charriot se rende au coin ». L’association sanitaire et un Dr Carpenter ont ouvert un espace de bain public et gratuit en installant des panneaux sur le canal Lachine pour « assurer la décence ». La Gazette fit un reportage approuvant l’initiative le 20 juillet, en disant toutefois « qu’il serait bien de se débarrasser des bouteilles brisées ». Dès le 23, mille personnes par jour se servaient du canal pour se rafraîchir, quand des plans pour ouvrir un second endroit de baignade dans l’est de la ville près du port furent annoncés.

    Photograph | Swimmers at the beach on St. Helen's Island, Montreal, QC, about 1936 | M2011.64.2.2.243

    Le soulagement est arrivé le 23 juillet : « PRESQUE FRAIS. Hier soir, le temps s’est rafraîchi… pour l’instant. Et par cela, on veut dire que les lits n’étaient plus bouillants, juste très chauds, et l’atmosphère ne ressemblait plus à l’intérieur d’un four ». La dernière vague de chaleur de 1868 s’est apaisée le 24 juillet, mais ce n’était pas la fin des tribulations des Montréalais. Immédiatement après, la ville fut engloutie par « de nombreux feux dans les bois du quartier ». Cette fumée se trouvait déjà autour de la ville de Québec dès le 20 juillet. « De grands feux » étaient aussi en train de « faire rage pendant des semaines » dans la région d’Ottawa.

    Print | On the beach in front of the Cartierville Boating Club, Montreal vicinity, QC, about 1910 | MP-0000.897.6

    Plus le siècle avançait, plus les autorités de la santé publique commençaient à ouvrir des parcs et des piscines pour les Montréalais, spécialement pour les membres de la classe ouvrière qui n’avaient pas un accès facile à l’eau courante, à des piscines privées ou à des lacs. Comme aujourd’hui, bon nombre d’entre eux visitaient des parcs pour rester au frais. Contrairement à maintenant, les résidents avaient parfois la permission de dormir dans les parcs la nuit pour échapper à leurs lits brûlants. Le Quebec Chronicle notait même qu’il y en avait qui dormaient sur leurs balcons, sur leurs toits et à leur porte. Les plus fortunés quittaient la ville pour la campagne, ce qui voulait dire le Mont-Royal au début et au milieu du 19e siècle, l’Ouest de l’île à la fin du 19e et début 20e, et le Bas-Saint-Laurent.

    Que pensez-vous de la différence entre les vagues de chaleur d’antan comparée à ceux que nous vivons aujourd’hui ? Pourriez-vous survivre sans air conditionné, sans réfrigérateurs, et sans espaces de nage ? Faites-nous-en part !



    Mesurer l’humidité : un processus long et difficile

    by Vicky Slonosky       le 24 juin 2020

    Comment se fait-il que certains jours soient plus chauds que d’autres ? Ou que nous ayons de la difficulté à respirer ? C’est à cause de l’humidité, soit la vapeur d’eau dans l’air. Cette semaine, nous allons étudier comment elle est mesurée.


    L’humidité a toujours été une variable atmosphérique dure à quantifier objectivement. En effet, cela a pris un certain temps avant que l’on comprenne exactement quel rôle elle joue dans le cycle de précipitation. C’est en essayant de calculer de quelle manière la vapeur d’eau, l’humidité, les nuages et la pluie sont connectés que John Dalton, un météorologue passionné, a fait sa découverte de théorie atomique grâce à sa loi des gaz de pression partielle et de chimie révolutionnée.

    Pour mesurer ce phénomène, il faut que nous connaissions la quantité de vapeur d’eau contenue dans l’air. Cependant, parce qu’elle est fortement dépendante de la température, il est aussi utile de savoir si l’air est proche de son niveau de saturation. Lorsque cela se produit, il ne peut pas contenir plus de vapeur, et l’eau commence à tomber en gouttelettes, causant le brouillard. L’air très froid peut contenir très peu de vapeur d’eau et être proche de son niveau de saturation, tandis que c’est le contraire pour l’air chaud. L’humidité relative est la comparaison entre la quantité de vapeur et le maximum qu’il peut contenir selon sa température. Le point de rosée est la température à laquelle l’air chute afin de se transformer en brouillard. Ça vous mélange ?

    Les premiers hygromètres tentaient de mesurer l’humidité en trouvant un matériel qui y réagissait et en les calibrant. Ils étaient faits avec n’importe quoi, que ce soit du coton, des cheveux, ou des métaux, et n’étaient pas très fiables. Il était quasi-impossible de les comparer entre eux. Prendre la mesure de la vapeur d’eau directement dans l’air implique plusieurs longues manipulations chimiques compliquées.

    18th century hygrometer

    Des hygromètres du 18e siècle faits de chanvre. D’Alencé, Traittez des Barométres, Thermométres et Notiométres, 1707 

    Une des manières de mesurer l’humidité dans l’air est à travers le thermomètre sec (soit ordinaire) ou humide. La pointe mouillée est entourée d’un petit linge (en coton ou en lin) trempé dans l’eau. Il est ensuite ventilé jusqu’à ce que la température arrête de chuter. C’est comme lorsque des gouttelettes d’eau se forment autour d’un verre froid durant une journée humide. Le liquide dans le linge va s’évaporer dans l’air ambiant, jusqu’au moment où le thermomètre soit saturé et ne puisse plus contenir de la vapeur.

    Pendant ce temps, la chaleur nécessaire pour faire évaporer l’eau du linge est enregistrée par la chute de la température et puis comparée à celle du thermomètre sec. Ce n’est pas toute l’eau du linge qui doit être dissipée, juste ce que l’air autour est capable d’absorber. S’il est déjà entièrement saturé, et qu’il y a du brouillard, il ne peut pas y avoir plus d’eau qui s’évapore de la pointe humide et les deux thermomètres enregistreront la même température. Pour les lire, des tables de conversion étaient utilisées pour trouver la valeur de l’humidité relative et celle du point de rosée.

    Évidemment, un problème qu’on encourt au Canada est que la température descend plus bas que le degré de congélation, et que l’eau de la pointe humide gèle. Selon les instructions envoyées à tous les observateurs canadiens en 1878, il faut placer une fine pellicule d’eau autour de la pointe, tout en s’assurant qu’il ne s’y accumule pas trop de glace.

    Des thermomètres mouillés. Des Instructions aux observateurs du Service météorologique du Canada, 1931.

    Une partie du travail que nous faisons derrière les coulisses chez SAM est de faire correspondre la transcription de l’environnement (le pop up qui flotte au-dessus des images sur la feuille d’enregistrement de la météo) aux données sur la page. Ainsi, lorsque vous entrez les données, il devrait y avoir une boîte qui y correspond avec un titre dans la barre de transcription qui va de pair avec la feuille imprimée. Si vous trouvez quelque chose qui ne correspond pas, alertez-nous par courriel ou sur la page « Signaler un problème ». Chaque fois qu’il y a un changement de la mise en page de la présentation des données, nous le marquons comme un nouveau « type d’enregistrement » et préparons un environnement de transcription qui y correspond.

    Vous vous demandez sûrement quel est le rapport avec l’humidité. En 1910, la mesure de cette dernière a changé de mise en page cinq fois en 18 mois alors que les observateurs expérimentaient avec les hygromètres, les thermomètres secs ou humides, et d’autres manières de capturer l’humidité, en ajoutant des observations supplémentaires dans les formulaires imprimés.

    Aujourd’hui, la vapeur d’eau demeure une variable importante et élusive pour comprendre la météo et le climat.



    Les phénomènes météorologiques rares — 2e partie

    Par Rachel Black       le 10 juin 2020

    Comme promis, le blogue d’aujourd’hui sera la suite de la semaine dernière. Nous allons nous plonger dans les phénomènes météorologiques à propos des nuages et de la neige.

    Bien que les deux fassent partie de notre quotidien, spécialement en tant que résident canadien, il est inhabituel que nous fassions l’expérience des phénomènes qui suivent. Les rares évènements reliés à la neige et les nuages que nous allons voir dans le billet de blogue d’aujourd’hui n’existent que dans des conditions spécifiques !

    Les nuages Kelvin-Helmholtz

    Wavecloudsduval

    Les nuages Kelvin-Helmholtz, qui tirent leur nom de Lord Kelvin et de Hermann von Helmholtz, ressemblent à une série de vagues dans le ciel. Ils se forment les jours venteux lorsque deux couches d’air adjacentes bougent à des vitesses différentes. Ce phénomène est un bon indicateur d’instabilité atmosphérique et de turbulence pour les avions. Les nuages Kelvin-Helmholtz sont assez éphémères, mais on pense qu’il s’agit de la source d’inspiration de la fameuse « Nuit étoilée » de Van Gogh.

    Pour plus d’information :

    Les glaciers de grêle

    Les glaciers de grêle sont de grandes accumulations de grêle qui demeurent gelées pendant un moment après une tempête. En 2004, au Nouveau-Mexique, un glacier de 15 pieds s’est formé le long de la rivière en suivant une tempête et est resté intact pendant près d’un mois. Plus récemment, on en a vu au Mexique en juin 2019, lorsque six pieds de glace ont enseveli la ville, sans pour autant causer de tort aux habitants.

    Pour plus d’information :


    Les cavums

    HolePunchCloud

    FLes cavums sont des trous elliptiques qui peuvent apparaître dans des nuages cirrocumulus ou altocumulus. Ce phénomène se produit lorsque la température des nuages est moins que le gel, mais l’eau n’a pas encore gelé. Quand les cristaux de glaces se forment, l’eau peut rapidement geler et commencer à tomber. On pense qu’un avion qui traverse ces nuages peut causer des cavums, ce qui créerait des cristaux de glace.

    Pour plus d’information :


    Les rouleaux de neige

    Les rouleaux de neige sont des spectacles météorologiques rarissimes qui se produisent dans des conditions spécifiques. Lorsque ces dernières sont toutes rassemblées (une surface légère de neige, une sous-couche de glace ou de poudrerie, un vent qui est assez fort pour pousser sans détruire, ainsi que la gravité), de grosses boules de neige en forme de cylindres sont créées. Ils peuvent être très petits, comme ceux qu’on pourrait tous faire, comme ils peuvent être aussi larges (ou même plus !) qu’une auto. Ce phénomène peut se produire surtout dans les grandes prairies de l’Amérique du Nord ou dans des régions éloignées dans le nord de l’Europe.

    Pour plus d’information :


    La gloire du matin

    MorningGloryCloudBurketownFromPlane

    On retrouve les nuages de gloire du matin à différents endroits autour de la planète, mais ils se forment surtout dans le golfe de la région de Carpenteria dans la région nord-est de l’Australie et ressemblent dans de longs rouleaux. Ils se produisent surtout dans une série de succession de vagues et on les retrouve typiquement le matin lorsque les conditions atmosphériques sont relativement stables.

    Pour plus d’information :


    Orage de neige

    Un orage de neige est un phénomène météorologique extrêmement rare qu’on appelle aussi orage d’hiver ou orage de tempête de neige. Il se manifeste lorsque la température est frigide et produit de la neige plutôt que de la pluie. C’est tellement inhabituel que ça se peut que vous ne réalisiez même pas que c’est de cela qu’il s’agit à moins que vous soyez juste en dessous parce que la neige passe le tonnerre sous silence. Bien que c’est rare, on en retrouve plus communément autour des lacs où il neige, tels que les Grands Lacs du Canada et des États-Unis. Plus il y a des tonnerres de neige et plus la chute sera importante, avec une chance de 80 % qu’un minimum de 6 pieds tombera dans un radius de 70 miles autour de l’éclair.

    Pour plus d’information :


    Nuage lenticulaire 

    Lenticular Cloud over Harold's Cross Dublin Ireland 30-6-15

    Les nuages lenticulaires ressemblent à des Ovnis ou à une pile de crêpes. Ils sont en forme de lentilles qui se forment typiquement lorsque de l’air moite instable passe au-dessus d’une montagne ou d’une chaîne. Il y en a trois, l’altocumulus lenticulaire, le stratocumulus lenticulaire, ainsi que le cirrocumulus lenticulaire. Contrairement à d’autres nuages, ils demeurent fixes dans le ciel. Les avions les évitent parce qu’ils causent énormément de turbulence.

    Pour plus d’information :

    Et puis un dernier rare phénomène météorologique intéressant :

    Blocage météorologique

    Le blocage météorologique est possiblement un des phénomènes météorologiques les plus rares sur terre, ainsi que le plus dangereux. Ce phénomène se produit lorsqu’une haute pression se bloque et n’est plus capable de bouger dans le courant-jet. Le résultat mène à des inondations et des conditions particulièrement chaudes et sèches qui causent des vagues de chaleur et des sècheresses. Par exemple, un blocage météorologique fût la source de la vague de chaleur en Europe et a tué 700 000 personnes. En 2004, le blocage atmosphérique a causé des températures extrêmement élevées en Alaska, causant la fonte des glaciers de la région ainsi que des larges feux de forêt.

    Pour plus d’information :



    Les phénomènes météorologiques rares — 1re partie

    Par Rachel Black       le 27 mai 2020

    Cette semaine sur le blogue de SAM : les phénomènes météorologiques rares !

    Puisque les prévisions de cette semaine sont intenses à Montréal (30C-33C, indice humidex de 35C-38C, avec une possibilité de tonnerre), nous avons pensé qu’il serait pertinent de vous parler de phénomènes météorologiques rares. Cela se fera en deux parties, celle de cette semaine étant consacrée à tout ce qui a trait aux tempêtes !

    Les tempêtes sont des phénomènes communs et j’imagine que nos lecteurs en ont déjà été témoins une ou deux fois. Elles sont caractérisées par une basse pression barométrique, un ciel couvert, des précipitations, des vents forts, et possiblement des éclairs et des tonnerres. Je trouve personnellement que c’est pendant le mois d’août qu’il y a les pires tempêtes dans le centre de l’Ontario et au Québec. Par exemple, en août 2009, il y en a eu qui furent tellement violentes qu’elles ont fait naître plusieurs tornades dans le sud-ouest et dans centre de l’Ontario, ainsi que dans le Grand Toronto, 19 d’entre eux touchant le sol. Il y a eu un orage d’été intense à Montréal en août 2017, qui coupa l’électricité de plusieurs et abattit un bon nombre d’arbres âgés d’un siècle.

    Voici quelques phénomènes météorologiques qui pourraient vous intéresser !

    Derecho

    Un derecho est un « ensemble de tempêtes (parfois orageuses) intenses, répandues et rapides, qui bougent rapidement et sur une grande distance, caractérisé par des vents destructeurs ». Un derecho est causé par une chaleur intense combinée à des ondulations dans le courant-jet. Ce phénomène est très rare dans la région mi atlantique et ne se produit qu’une fois tous les quatre ans. Le premier a été identifié en juillet 1877 et a ainsi été nommé pour ses vents droits plutôt que tournoyants. La dernière fois qu’il a été enregistré fut en 2020 près de Nashville, au Tennessee.

    Le feu de Saint-Elme

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    By Elmo's_fire.jpg: Unknown Autre: Saibo (Δ) - Elmo's_fire.jpg, Domaine pubic: Lien

    Phénomène se produisant le plus souvent durant les orages en mer, les feux de Saint-Elme sont d’étranges éclats d’air ionisés qui ont une lueur bleue et qui peuvent donner l’illusion que de grandes structures sont enflammées. En mer, ils peuvent être souvent observés au sommet d’un mat d’un navire. Sur terre, ils peuvent aussi paraître au-dessus d’un clocher d’église. Nommés après le patron saint des marins, Saint Érasme de Formia, ils étaient possiblement considérés comme un étant un bon présage pour les témoins. Ils se produisent lorsqu’un débalancement dans une charge électrique fait que les molécules se séparent.

    Pour plus d’information:


    Le doubles tornades

    Une tornade à elle seule cause beaucoup de dégâts, alors que faire quand il y en a deux d’un coup ? Malheureusement, Pilger, Nebraska a eu une réponse à cette question en 2014 lorsque des tornades doubles se sont abattues sur la ville. Bien qu’il ne soit pas rare que plusieurs naissent d’un même orage, le fait que celles qui ont frappé Pilger se trouvaient à deux kilomètres l’une de l’autre et qu’elles s’égalaient sur le plan de la force fait qu’elles étaient uniques. Les météorologues ne sont pas d’accord sur l’origine de ce phénomène, puisqu’elles peuvent se manifester de différentes manières. Le Centre de prédiction de tempête NOAA dit que les doubles tornades ne se produisent qu’à tous les 10 à 15 ans.

    Pour plus d’information :


    Foudre en boule

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    By The original uploader was Srbauer at Wikipédia allememan. - http://www.photolib.noaa.gov/library/libr0524.htm, Domaine public, Lien

    Ce phénomène est rare, mais il se produit pendant ou après des orages et est caractérisé par des orbes blanches, jaunes, rouge, ou bleues qui apparaissent dans le ciel. Les foudres en boules bougent lentement et de manière imprévisible en laissant une trainée de poussière derrière elles, et peuvent briller aussi fort qu’une ampoule de 100 watts. Elles ont été bien documentées à travers les années, mais il y a seulement à peu près 5 % de la population qui en ont déjà été témoins.

    Pour plus d’information :


    Gustnado (Tornade de rafale)

    Vous connaissez le Sharknado, mais avez-vous déjà entendu parler du Gustnado ? Classifié dans la même catégorie que les orages et les tempêtes de vent, le gustnado se produit quand la pluie et l’air froid qui proviennent de l’intérieur d’une tempête frappent le sol, créant une rafale. Sans étant une tempête et ayant moins de force qu’une tornade, un gustnado dure environ une minute, mais est capable d’infliger beaucoup de torts avec ses vents atteignant une vitesse de 60 à 80 mph

    Pour plus d’information :


    Microrafales

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    Domaine public, Lien

    Une microrafale est un type de rafale descendante, qui se caractérise par des rouleaux de vents, causés par la descente de l’air et de celles, violentes, associées aux tempêtes. Semblables à une tornade, elles font un dégât important aux bâtiments et au paysage, mais aussi aux avions parce qu’elles peuvent soudainement changer la direction et la vitesse du vent. Les microrafales peuvent être humides, sèches, ou un mélange. J’en ai personnellement déjà vu le résultat ; un bosquet d’arbres a été coupé en deux après une tempête intense.

    Pour plus d’information :


    Cyclone subtropical méditerranéen

    Un cyclone subtropical méditerranéen est minuscule et se forme lorsqu’une tempête non tropicale entre en contact avec des températures plus chaudes dans la Méditerranée. Il est extrêmement rare, moins de 100 d’entre eux ont été enregistrés entre 1948 et 2011, et il n’y a pas de motifs définitifs qui ont émergé durant ce temps pour savoir pourquoi ni comment il se forme. Il y en a eu un qui a frappé l’Égypte et l’Israël en octobre 2019.

    Pour plus d’information :

    Et, un dernier phénomène météorologique intéressant :

    Arc-en-ciel lunaire

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    Par Arne-kaiser - Own work, CC BY-SA 4.0, Lien

    Les arcs-en-ciel lunaires sont des phénomènes magnifiques causés par la réfraction de la lumière de la lune au lieu du Soleil. Les couleurs sont très pâles comparées à celles d’un arc-en-ciel traditionnel. Ils sont extrêmement rares et les conditions doivent être parfaites pour qu’ils puissent apparaître. Pour en voir un, la lune doit être pleine, basse, et le ciel doit être très sombre sans aucune trace de pollution de lumière, avec des gouttelettes d’eau dans l’air faisant face à la lune. C’est bien précis, non ?


    Avez-vous déjà aperçu ces rares phénomènes météorologiques avant ? Faites-nous signe sur Twitter et sur Facebook !


    L’art de la météo

    Par Rachel Black       le 13 mai 2020

    Aujourd’hui, nous allons vous présenter une méthode alternative de parler de la météo !

    Les adeptes du macramé ont trouvé une manière intéressante de suivre et d’enregistrer les observations météorologiques. Les groupes que je connais s’appellent « Sky Scarves » (Foulards de ciel) et « Temperature Scarves » (Foulards de température). On considère ces projets comme étant du tricot ou de l’artisanat conceptuel parce qu’au-delà du patron, ils deviennent « des performances, de la sensibilisation communautaire ou de l’expérimentation ». Nous allons brièvement vous en donner un aperçu, et puis vous faire part d’autres projets à explorer.

    Vu pour la première fois chez Leafcutter Designs en 2012, « Sky Scarves » encourage ceux qui font du tricot ou du crochet, qui qu’ils soient, à créer des bandes de la couleur du ciel de ce jour-là. Ce foulard se fait généralement en un an, et vous pouvez compléter le projet en utilisant la trousse de Leafcutter Design ou vous pouvez vous rendre dans une boutique d’artisanat près de chez vous et rassembler les couleurs et les matériaux. Certains ont ajouté des perles pour documenter la pluie !

    « Temperature Scarves » fonctionne de la même façon ; une bande est créée pour représenter la température à un moment donné, où que vous soyez, pendant un an. Cette mode a aussi émergé en 2012, mais commence à attirer l’attention parce que le réseau météorologique (The Weather Network) a écrit un article à ce sujet en février, en créant des mots-clic comme #WeatherScarf et #temperaturescarf pour documenter le processus. Il existe de nombreux patrons en ligne — certains utilisateurs proposent de faire la moyenne de la météo de la journée, mais, encore, vous pouvez vous rendre au magasin et créer une palette de couleurs et les associer à une température.

    Bien que ces projets se concentrent surtout sur le tricot et le crochet, j’imagine que cela peut aussi devenir des créations de macramé comme du tissage. Imaginez une couverture de température ou un accrochage mural ! Quelle merveilleuse manière de documenter vos observations météorologiques ! 

    Voici quelques exemples des « Sky Scarves » et des « Temperature Scarves » dans les réseaux sociaux :





    Un autre projet qui fait quelque chose de semblable est le Tempestry Project, une création continue collaborative en arts textiles commencée en 2017 qui vise à présenter le changement climatique grâce à des items en tricot ou en crochet. Les participants reçoivent des données météorologiques d’une date et d’une région données et toutes les créations sont mises côte à côte afin de montrer les changements, spécifiquement en température. Ce travail s’appuie sur des informations existantes et déjà enregistrées, plutôt que les observations quotidiennes des utilisateurs. C’est un super beau projet, voyez vous-même : The Tempestry Project.

    Avez-vous déjà pensé à des manières créatives de documenter des phénomènes ou des tendances comme ce qu’on peut apercevoir de la température et du ciel ? Si oui, faites-nous-en part !

    Pour plus d’information, vous pouvez consulter :


    Il est finalement là : ne ratez pas notre Coin de l’éducateur !

    Par Drew Bush       le 5 mai 2020

    Vous avez peut-être remarqué un nouvel onglet dans notre site internet destiné uniquement aux enseignants et aux éducateurs qui veulent amener l’histoire canadienne et la science citoyenne dans leurs classes. Puisque les cours se tiennent en ligne jusqu’à nouvel ordre, nous espérons que vous allez participer à la Sauvegarde d’archives météorologiques (SAM) en demandant à vos étudiants d’entreprendre de la vraie recherche scientifique concernant leur propre héritage.

    Vous pouvez explorer les ressources dans ce coin aujourd’hui, et nous continuerons à penser à des manières de maintenir un dialogue avec vos étudiants. Notre nouveau « Guide thématique » offre des sources primaires au sujet de leur histoire culturelle. Elles peuvent être utilisées dans tous vos travaux qui portent sur l’étude de la température et de la météo des registres de SAM. Vous pouvez aussi vous servir de notre programme pour adapter votre enseignement.

    Pour l’instant, nous offrons un curriculum de trois semaines téléchargeable en format PDF spécifiquement développé pour les étudiants au CÉGEP. Cela inclut un plan de cours quotidien, des polycopiés de laboratoire, des questionnaires, des examens finaux, et un travail qui implique les étudiants dans la transcription de données météorologiques et la recherche d’archives historiques. Nous allons bientôt ajouter des diapositives que vous pouvez utiliser avec ce curriculum pour mettre un peu de piment dans vos cours, ainsi qu’une formation d’enseignement en ligne.

    Nous sommes aussi en train de préparer des programmes plus courts de CÉGEP et des ateliers de demi-journées pour les étudiants au secondaire. Tout ce travail est possible grâce au Soutien de l’apprentissage actif et l’innovation technologique dans les sciences de l’éducation (Supporting Active Learning & Technological Innovation in Studies of Education [SALTISE] en anglais), qui ont offert des mini-bourses en automne 2018. Dans le cadre de ce projet, nous avons étudié l’impact de notre curriculum et pensons aussi être capables de partager nos travaux de recherche évalués par les pairs.



    Merci à nos superbes super-utilisateurs !

    par l'équipe SAM       le 29 avril 2020

    Aujourd’hui, nous voulions remercier nos superbes super-utilisateurs. Nous en avons quatre qui ont chacun transcrit plus de 100 pages : Josée, Kathy, Jean-Paul, et Louis. Ensemble, ils se sont consacrés à 83 % de nos transcriptions ! Par pur hasard, il s’agit aussi du même pourcentage que 10 % des contributeurs qu’on nomme super-utilisateurs ont accompli dans Sciences citoyennes en ligne et l’élargissement du monde académique (Online Citizen Science and Widening of Academia). 15 autres utilisateurs ont complété plus de dix pages chaque, et nous avons presque atteint un demi-million de points de données retranscrits : 452 575 et plus à venir ! Il nous reste tout de même un bon bout de chemin à faire. Allons-nous y parvenir ?

    Non seulement est-ce que nos contributeurs, surtout nos super-utilisateurs, prennent part à la transcription des données, mais, en examinant ces documents, ils deviennent aussi des experts à ce sujet. En transcrivant plus de 500 pages, Josée a étudié les registres de McGill de près et est devenue plus spécialisée à leur sujet que n’importe qui dans l’équipe de SAM. De notre côté, nous avons plutôt tendance à nous concentrer sur un champ d’expertise, tel que le codage, la gestion des bases de données ou sur la qualité et la lisibilité des pages. Tandis que nous nous occupons des détails en coulisse, ce sont nos transcripteurs de science citoyenne sur le front qui se consacrent à nos observations à proprement parler.

    Ils sont les premiers à nous alerter quand ils découvrent des données, tels que de nouveaux mots ou types d’observation, ce qui peut ensuite nous mener à avoir un regard inédit sur toutes ces questions.

    Certains problèmes qui peuvent survenir sont généralement simples à gérer. Nos transcripteurs trouvent de nouveaux mots pour décrire la météo, tel que « calme » pour la direction du vent, en plus des huit points cardinaux traditionnels (nord, nord-est, est, jusqu’à nord-ouest). Grâce à la conception de logiciel, il est facile d’ajouter une autre option que peuvent choisir les transcripteurs, telle qu’une neuvième « direction », « calme ».

    Parfois, ils soulèvent des problèmes plus compliqués. Par exemple, il arrive que la deuxième page d’observation n’ait pas d’indication de temps, parce les observateurs du début du 20e siècle n’auraient pas pu savoir que leurs pages seraient un jour lues séparément. Nous sommes en train de travailler pour régler le problème, mais certains de nos transcripteurs dévoués ont pu le contourner en trouvant les pages qui y correspondent et en écrivant le temps d’observation de la première page sur la deuxième. Ce dévouement est incroyable et nous sommes très reconnaissants pour leur temps et leurs efforts.

    Le temps et l’énergie de nos utilisateurs sont des ressources très précieuses. Sans votre aide, les données sur papier demeureraient ainsi, inaccessibles. Merci à tous nos utilisateurs, et à Josée, Kathy, Jean-Paul et Louis pour toutes vos contributions. Nous apprécions énormément vos efforts !


    Une journée dans les archives

    par Brittany Nolan       le 15 avril 2020

    Pour le billet de blogue de cette semaine, nous voulions vous donner un regard exclusif derrière les coulisses du travail d’archivage que nous faisons ici chez SAM. Nous allons donc étudier les fonds Dawson-Harrington qui sont gardés dans les Archives de l’Université McGill.

    La plupart des recherches portaient sur Anna Dawson Harrington. Anna était la fille de John William Dawson, qui était un directeur à McGill au 19e siècle. Anna épousa Bernard James Harrington en 1876. Ils eurent neuf enfants : Eric, Edith, William, Bernard, Ruth, Clare, Constance, Conrad et Lois. Plus bas, nous aurons la chance de voir des lettres écrites par Ruth.

     Anna Dawson Harrington, 1865

    Mlle Anna Lois Dawson, William Notman 1865, 19e siècle, I-18160.1, Musée McCord.

    Anna écrivait généralement à Montréal ou à Little Metis. Cependant, elle recevait des lettres de partout autour du Canada et d’Angleterre de ses frères, de son père et de son mari. Ces correspondances nous ont donné quelques indications sur la manière dont on écrivait au sujet des évènements météorologiques au 19e siècle. Parfois, on ne mentionnait que brièvement la météo, mais il était aussi possible de voir comment elle impactait la vie des Dawson-Harrington.

    Lettre écrite par Anna à Mme Harrington le 26 juin 1868 :

     letter to Anna Dawson, 1868

    Des fonds Dawson-Harrington gardés dans les Archives de l’Université de McGill : MG1022_c.61_003

    Dans cette lettre, Mme Harrington se plaignait que le temps chaud la rendait paresseuse. C’est un des exemples des brèves mentions de la météo. Cependant, il s’agissait aussi d’une des nombreuses lettres envoyées durant l’été 1868 où Mme Harrington se lamentait de cette chaleur extrême.

    Lettre écrite par Anna à Mme Harrington le 19 juillet 1868.

     letter to Anna Dawson, 1868

    Des fonds Dawson-Harrington gardés dans les Archives de l’Université de McGill : MG1022_c.61_00

    Cette lettre prouve les conséquences graves des températures élevées. Mme Harrington écrit que les hommes, les femmes et les chevaux meurent dans les rues. La correspondance montre potentiellement l’impact des étés chauds au milieu du 19e siècle. Elle prouve aussi l’utilité des documents historiques pour explorer les impacts sociaux de la météo.

    La fille d’Anna, Ruth, écrivait au sujet de la météo d’une plume plus légère. Par exemple, dans une lettre écrite à sa mère en novembre 1894, Ruth mentionne qu’elle souhaite aller patiner. Dans le prochain message, elle y fait encore allusion, en disant que les patinoires seraient ouvertes cette semaine-là.

    Lettre à Anna de la part de Ruth le 9 décembre 1984.

     letter to Anna Dawson, 1894

    Des fonds Dawson-Harrington gardés dans les Archives de l’Université de McGill : MG1022_c62_02

    Au cours du 19e siècle, plusieurs Montréalais ont profité de la météo hivernale pour participer à d’autres activités tels que le toboggan, la raquette et les promenades en traîneaux. Vous pouvez en apprendre plus sur l’hiver à Montréal en lisant d’autres billets de blogue (comme celui-ci, par exemple !).

     Winter Souvenir of Montreal, 1900

    Souvenir hivernal de Montréal. Montréal : Valentine, 1900. Livres rares et collections spéciales, Bibliothèque de l’Université McGill

    Pour finir cette semaine, voici quelques trucs et astuces pour entreprendre la recherche d’archives :

    1. Les archivistes sont vos meilleurs amis ! Assurez-vous de les contacter avant votre première journée de recherche. C’est important pour plusieurs raisons, y compris pour s’assurer que les documents que vous recherchez sont accessibles. Souvent, les archivistes peuvent recommander d’autres fonds qui peuvent être pertinents à votre recherche.
    2. Renseignez-vous au sujet des droits d’auteur ; assurez-vous que vous ayez le droit de prendre des photos, de les scanner, et s’il y a d’autres restrictions qui peuvent s’appliquer.
    3. Si vous pouvez prendre des photos, prenez aussi une image du numéro du dossier pour garder une trace de l’endroit d’où vous les avez trouvées, ou prenez des notes détaillées ! Cela vous permettra de gagner du temps plus tard lorsque viendra le moment de créer des références.
    4. Mangez et buvez avant votre visite. Vous n’avez pas le droit de le faire aux archives et collections spéciales parce que vous risquez de renverser ce que vous apportez ou de ruiner des documents uniques.
    5. Amusez-vous !
    6. Bien que les établissements d’archives soient en train de pratiquer la distanciation sociale comme nous tous, n’hésitez pas à rentrer en contact si vous vous intéressez à la recherche — il y a peut-être des tonnes de sources disponibles en ligne ! Par exemple, McGill a une exposition géniale en ce moment, « Food Riddles and Riddling Ways » (Devinettes de nourriture et autres) qui tire de matériaux du Département de livres rares et de collections spéciales ! Vous pouvez jeter un coup d’œil sur d’autres projets de science citoyenne sur notre page « Découvrez » si vous souhaitez rester connectés !


      Appel à tous les amateurs de température – Nous avons un défi pour vous !

      par L'équipe de SAM       le 8 avril 2020

      Vous cherchez quelque chose à faire pendant que vous vous isolez et pratiquez la distanciation sociale ? Aimeriez-vous contribuer à la météo, à la science du climat, et à l’histoire ? Aidez-nous à transcrire des enregistrements météorologiques du passé sur le site web de SAM : https://citsci.geog.mcgill.ca./fr

      SAM (Sauvetage d’archives météorologiques) est un projet qui vise à numériser les dossiers historiques les plus complets de la météo canadienne. Dans ces registres manuscrits, des étudiants mcgillois d’il y a un siècle enregistraient la température, la couverture nuageuse, les symboles météorologiques, et plusieurs autres types d’observations météorologiques, et ce plusieurs fois par jour.

       McLeod avec des étudiants en arpentage

      McLeod avec des étudiants en arpentage

      Il faut que nous rendions des millions d’observations disponibles numériquement pour l’analyse scientifique. Ces registres nous permettent aussi de préserver l’histoire sociale de la lutte quotidienne contre l’hiver canadien.

       Registres de l’observatoire de McGill

      Registres de l’observatoire de McGill

      Nous avons besoin de votre aide ! Vous pouvez joindre la communauté de citoyens scientifiques qui sont en train de contribuer aux connaissances des tendances météorologiques historiques et la création de plus de savoirs au sujet de notre climat. Tout ce que vous avez à faire est de vous inscrire ici à https://citsci.geog.mcgill.ca./fr et commencer à transcrire les observations météorologiques manuscrites pour en faire de l’information qu’un ordinateur peut assimiler et qu’un scientifique peut ensuite utiliser. Plus des gens comme vous s’impliquent, plus les scientifiques peuvent se servir des résultats rapidement. Par exemple, nous voulons savoir de quelle manière le nombre et l’intensité des tempêtes de neige, d’inondations, ou de vagues de chaleur sont en train de changer, et votre contribution peut nous servir.

      Suivez nos réseaux sociaux pour en savoir plus sur notre projet. Vous pouvez nous envoyer un gazouillis pour nous montrer votre progrès et vous pourriez même apparaitre sur notre page en tant que transcripteur ! Vous pouvez aussi vérifier notre site internet pour en apprendre plus sur le climat du passé de Montréal, de Québec et du Canada, sur l’histoire du climat et sur un héritage scientifique incroyable.

      https://citsci.geog.mcgill.ca/fr
      Facebook: DRAW McGill
      Twitter: @DRAWMcGill #DRAWMcGill #CanadaTranscribes
      Instagram: @draw_mcgill


      Le pays d’arc-en-ciel

      Par Rachel Black       le 1e avril 2020

      Bonjour, chers lecteurs ! Bien qu’on ait essayé de trouver des poissons d’avril liés à la météo, étonnement, il y en a très peu ! Nous allons donc contribuer à semer l’espoir et parler d’arc-en-ciel !

      Les fenêtres, les points de repère, et les comptes de réseaux sociaux partout à travers le Québec et Montréal sont décorés avec ces symboles. Les enfants et les adultes participent ensemble pour prouver au monde que, bien qu’on traverse un moment incertain, nous sommes pleins d’espoir et de bonne foi envers les uns et les autres. Les points importants tels que le pont Champlain, la Tour de Montréal, ainsi que l’Aéroport international de Montréal participent aussi en projetant des faisceaux lumineux à ses habitants.

      Ce n’est pas étonnant que le symbole de l’espoir soit un arc-en-ciel. Ils ont une connotation positive dans plusieurs cultures. Dans la tradition gréco-romaine, il s’agissait d’une voie créée par un messager entre la terre et les cieux, tandis que les Irlandais croyaient qu’ils menaient aux trésors cachés des farfadets. Dans la religion chrétienne, l’arc-en-ciel était la promesse de Dieu que jamais plus il n’inondera la terre tel qu’on s’en souvient dans l’épisode de l’arche de Noé. Les Scandinaves, eux, y voyaient le Bifrost, qui faisait le lien entre Asgard et le Midgard.

      Souvent, les arcs-en-ciel sont des symboles colorés représentant la paix, et on les retrouve dans la musique, les films, et l’art. Ils sont très proéminents dans les arts religieux et dans l’art moderne où ils soulignent la joie et la célébration. Dans la musique, ce qui me vient immédiatement en tête est la fameuse chanson « Over the Rainbow » du film Le Magicien d’Oz, où Dorothy chante d’un lieu merveilleux où les rêves deviennent réalité. De plus, les drapeaux arc-en-ciel représentent les mouvements LGBT depuis les années 1970. Durant l’été à Montréal, on peut en voir une représentation avec l’installation artistique « 18 Shades of Gay » (18 nuances de gai) qui s’étire sur un kilomètre dans le Village.

      Mais que dire de ces apparitions en tant que phénomènes météorologiques ? Ils sont causés par la réflexion, la réfraction, et la dispersion de la lumière dans des gouttelettes d’eau. L’eau traverse ces dernières et réfracte la lumière blanche en lumière colorée, se reflète derrière les gouttelettes et puis se réfracte en sortant. Ce qui en résulte est un magnifique arc circulaire multicolore. Si vous avez de la chance, vous pouvez même voir un double arc-en-ciel, ou même un arc-en-ciel circulaire.

      Rainbow1

      Dans nos registres, les arcs-en-ciel ont leur propre symbole, mais il n’apparaît pas très souvent.

       arc-en-ciel

      Je n’en ai pas encore trouvé un dans les registres de SAM ! Bien qu’il s’agisse de spéculations, cela pourrait être dû à l’endroit où nous faisions nos lectures (là où le bâtiment Leacock est présentement situé) ou peut-être au moment de la journée où nous le faisions. Les arcs-en-ciel existent partout, mais où et comment vous voyez la réfraction de la lumière détermina si vous pouvez l’apercevoir.

      Alors voici notre défi pour vous, chers lecteurs : aidez-nous à transcrire nos registres pour trouver ce fameux arc-en-ciel et faites-nous signe sur Twitter si vous y arrivez !

      Passez une belle semaine, et restez de bonne humeur et en bonne santé !


      L’inondation de 1886

      Par Brittany Nolan       le 18 mars 2020

      Cette semaine chez SAM, nous en apprenons plus sur l’inondation de 1886 grâce à une de nos étudiantes archivistes, Brittany Nolan !


      Au 19e siècle, l’arrivée du printemps à Montréal coïncidait souvent avec des inondations. Celle de 1886 était particulièrement difficile : certaines parties de la ville étaient couvertes de plus de quatre pieds d’eau !

      L’inondation a commencé le samedi 17 avril. Au début, il n’y avait que quelques pouces d’eau dans les caves, mais la situation a vite empiré. C’est devenu tellement grave que la cour de la compagnie de chemin de fer du Grand Tronc fut inondée et a dû être fermée. Deux jours plus tard, un article dans la Gazette clamait qu’il s’agissait de la pire inondation à date et que les niveaux d’eau du fleuve St-Laurent étaient à leur plus haut.

      Mais qu’est-ce qui a fait que les inondations du printemps 1886 furent les pires ? Cette année-là, il y avait des banquises plus larges que d’habitude dans le fleuve qui étaient coincées là où le pont Jacques-Cartier se trouve actuellement. Une banquise est un gros amas de glace et celle-ci a causé le débordement d’eau et de glace du fleuve Saint-Laurent.

       Inondation à Bonaventure, 1886

      Inondation, Dépôt Bonaventure, Montréal, QC, 1886 ; photographe : George Charles Arless ; MP-0000.236.2

      Bien que l’inondation fût dévastatrice, certains esprits entrepreneurs commencèrent à demander des montants de cinquante cents pour faire des tours en bateau. Comme vous pouvez le voir plus haut dans l’image de la station Bonaventure, les routes et les chemins de fers de Montréal devinrent des voies d’eau temporaires. Comme vous pouvez l’imaginer, il n’y a pas eu d’arrivées et de départs de trains cette journée-là !

       Griffintown, 1873

      Montréal — Les inondations du printemps — The Rising Water, une esquisse de Griffintown, 1873 ; photographe Edward Jump ; M985.230.5356

      Vous ne vous attendiez peut-être pas, cependant, à ce qu’il y ait eu des incendies à cause de ces inondations. Deux pâtés de maisons de Griffintown furent réduits en cendre ! Les inondations ont beaucoup impacté les habitants. Au cours de 19e siècle, il s’agissait d’un quartier ouvrier composé d’une population majoritairement irlandaise. Cette image ne nous montre pas seulement les personnes déplacées, mais aussi certains stéréotypes véhiculés au sujet des Irlandais à cette époque. Malgré cela, les habitants de Griffintown ont essayé de prendre la situation à la légère. Apparemment, ils organisèrent des fêtes surprises, et de jeunes femmes chantaient et jouaient des concertinas sur leurs radeaux.

       Square Chaboillez, 1886

      Inondation, Square Chaboillez, Montréal, QC, 1886 ; photographe Henry Herbert Lyman ; MP-0000.411.2N

      Les inondations de 1886 furent dévastatrices, mais par conséquent, la ville a développé une meilleure stratégie pour les prévenir. En mai 1886, une commission royale a été réunie pour déterminer leur cause, et pour trouver des solutions pour combattre leur récurrence année après année. Le résultat fut un mur de plus de 1500 pieds de hauteur qui a été complété juste avant le tournant du siècle, en 1899. Nous pouvons aujourd’hui accueillir l’arrivée du printemps plus tranquillement qu’en 1886 !


      Bulletin prévision météorologique : le Bulletin de Vennor

      Par Rachel Black       le 4 mars 2020

      Cette semaine : la prévision météorologique à la hauteur de nos registres !

      Cela va sans dire que les humains essaient de prédire la météo depuis longtemps pour diverses raisons. Ce n’est pas trop différent de ce que nous faisons aujourd’hui, en fait, parce que les méthodes de prévisions anciennes utilisaient d’habitude des évènements pour voir les tendances qui en ressortaient (ce qui s’appelle la reconnaissance de formes). Ces évènements peuvent être la formation de nuages, par exemple. Un type de reconnaissance de formes qui est très connue est les légendes de bonnes femmes telles que le « ciel de nuit rouge, la joie du marin, ciel de jour rouge, l’avertissement du marin », qui prédisent un temps ensoleillé, doux et clair. Les prédictions météorologiques comme celles-ci sont souvent liées à des zones précises, mais il peut y avoir des variations (la Nouvelle-Zélande a un terme similaire, mais il prédit un vent fort plutôt qu’une journée ensoleillée !)

      Certaines méthodes courantes pour prédire la météo incluent :

      • La persistance : La météo d’aujourd’hui sert à déterminer celle de demain
      • Le baromètre : est-ce que la pression a soudainement changé ? C’est peut-être la pluie ou un ciel dégagé !
      • Les observations du ciel : certains nuages peuvent indiquer que la pluie s’en vient.
      • Technique analogue : Une prédiction complexe — un évènement météorologique passé est comparé à un autre similaire à venir pour expliquer ce qui pourrait se produire. Cela se fait souvent pour les tempêtes.

      Bien que plusieurs de ces méthodes soient utiles et souvent bien précises, elles ne sont pas toutes fiables durant les premières étapes de prédictions et elles ne réussissent pas toutes à passer des tests rigoureux. Comme nous le savons tous, la météo peut demeurer imprévisible malgré nos efforts.

      The Milestone weather forecasting stone - geograph.org.uk - 1708774

      Ces jours-ci, communiquer la météo au public large est un des grands aspects de la prévision météorologique. Cela fait partie de notre quotidien puisque nous le retrouvons dans les journaux, à la radio, en ligne, ou même tout simplement sur nos téléphones. Vérifier la météo est une composante importante de notre routine puisqu’elle dicte nos plans de transport, nos vêtements, et même ce que nous allons mettre dans nos sacs pour la journée. Mais à quoi ressemblaient la prédiction et la diffusion de l’information à l’époque où nos registres étaient encore en train d’être complétés ?

      Par chance, nous avons des sources incroyables qui peuvent nous donner les réponses exactes. Jetons un coup d’œil au Bulletin météo de Vennor, par exemple !

                            vennor

      Le Bulletin de météo Vennor était une publication québécoise publiée entre 1882 et 1883 à Montréal. Ayant à peu près 16 pages, il était envoyé mensuellement par la poste et était « un journal dédié exclusivement à la météo ou tout sujet connexe ». Cela veut dire qu’il n’y avait pas seulement des discussions ou des prédictions, mais aussi de la publicité de produits et services. Le but était de vulgariser la météo pour le public et de s’efforcer « d’offrir par une présentation lisible et simple, occasionnellement à l’aide d’un diagramme, les moments marquants du mois qui vient de s’achever, ainsi que d’entamer un aperçu probable de celui qui va suivre ».

      Le bulletin devint une source pour les questions reliées à la météo partout autour de l’Amérique du Nord. Vennor voulait éviter les descriptions vagues et tentait le plus que possible de décrire les évènements météorologiques de manière détaillée. Le bulletin décrivait la « personnalité » des mois (février étant « inconstant »), s’attardait sur les jalons des grandes tempêtes de neige, et comprenait des correspondances avec d’autres endroits, tels que des articles sur l’hiver au Japon. Il fournissait aussi de l’information concrète telle qu’un article sur la manière d’accrocher un baromètre dans l’édition de janvier 1882. De plus, il y avait des lettres à l’éditeur, des reportages, et même une section « foire aux questions », où les réponses prenaient souvent un ton plaisantin.

      Bien que ce bulletin fut de courte durée, il était un puits d’information au sujet de Montréal, Québec, et les prédictions météorologiques pour cette région et plus largement en Amérique du Nord. Si vous souhaitez en apprendre plus sur le Bulletin de Vennor, il est offert ici grâce à McGill.


      Faites la connaissance des membres de SAM : Robert Smith

      par Rachel Black       le 19 février 2020


      Voici...

      Qui:

      Robert Smith

      De:

      L’anse au Loup, Labrador

      Rôle à SAM :

      Créateur et mainteneur de l’application de la sauvegarde des données d’archives de SAM.


      Ce qu’il préfère chez SAM :

      Travailler en équipe pour résoudre des problèmes difficiles.


      Saison préférée ?

      Le printemps


      Symbole météorologique préféré ?

      Le halo lunaire

                            Le halo lunaire

      Type de nuage préféré ? Pourquoi ?

      Les cirrus parce qu’ils sont faits de cristaux de glace, plus hauts que les autres, et sont magnifiques pendant les couchers de soleil..

                            les cirrus

      Quelle est la chose la plus cool que tu as apprise en participant à ce projet ?

      J’ai appris à bâtir une application web « Ruby on Rails ». J’ai commencé à développer ce logiciel en tant que mon projet d’étude indépendante à McGill au cours de ma dernière session, et j’ai continué à concevoir et à développer le logiciel avec l’équipe de SAM depuis ! Cela m’a permis de poursuivre une carrière excitante en développement de logiciel et à y trouver une source d’expression créative encore aujourd’hui.


      Et bien sûr :

      Sucré ou salé ?

      Sucré

      Star Wars ou Star Trek?

      Star Trek


      Chats ou chiens ?

      Chiens

      Animal favori ?

      La crevette-mante

      Endroit préféré à Montréal ?

      Le Mont-Royal



      Continuez à consulter le blogue de SAM pour plus d’introductions aux membres de l’équipe dans les semaines qui suivent, en plus de notre contenu habituel !



      Les plaisanteries hivernales de SAM

      par Rachel Black       le 5 février 2020

      Afin d’alléger un peu le blues hivernal, cette semaine à SAM nous allons détendre un peu l’atmosphère avec des blagues météorologiques ! Dites-nous lequel vous préférez ou envoyez nous votre une blague/un jeu de mot/une histoire météo préférée sur Facebook ou Twitter!

      Comment prévenir un rhume d’été ?

      Comment appelez-vous un mois complet de plues ?

      Comment appelez-vous des citrus qui tombent du ciel ?

      WComment appelle-t-on une ourse mouillée ?

      Pourquoi est-ce que Snoop Doog porte des lunettes de soleil l’hiver ?

      Que dit un thermomètre à l’autre thermomètre ?

      Tu fais grimper ma température !

      Que dit le Capitaine Haddock lorsqu’il se fait foudroyer par un éclair ?

      Tonnerre de Brest !

      Pourquoi est-ce que l’air devient froid en été ?

      Parce qu’il a été conditionné !

      Pourquoi est-ce que le chat ne met pas le nez dehors ?

      Parce qu’il fait un temps de chien !

      Comment appelle-t-on un fantôme qui a froid ?

      Casp-brrrr !

      Quel jour de la semaine a les coups de vent les plus puissants ?

      Le ventdredi !

      Pourquoi est-ce que les ouragans voyagent aussi vite ?

      Parce que sinon ils s’appelleraient des oura-lents !

      Quand est-ce que les loups ont le plus chaud ?

      Au mois d’août.

      Quel est le jeu préféré des tornades ?

      Le Twister !

      Qu’est-ce que le psychologue consulte en hiver ?

      La météo !

      Pourquoi est-ce que le ciel est triste quand il est clair ?

      Parce qu’il a le blues !

      Quel est l’opposé d’un front froid ?

      La fièvre !

      Pourquoi le ciel est-il amoureux ?

      Il a eu un coup de foudre !

      Que font les météorologues pendant un match de soccer ?

      Une vague de chaleur !

      Qui est écouté par tout le monde et cru par personne ?

      Le météorologue !

      Et :

      Astérix : Est-ce qu’il y a souvent du brouillard au Royaume-Uni ?
      Jolitorax : Oh non, seulement quand il ne pleut pas !



      En ce jour : le Carnaval d’hiver de 1883

      par Rachel Black       le 22 janvier 2020

      Saviez-vous que ce vendredi 24 janvier, est le 137e anniversaire du premier carnaval d’hiver de Montréal ? En l’honneur de cet anniversaire, jetons un coup d’œil à ce à quoi ressemblait la température de Montréal ce jour-là.

      Les Carnavals d’hiver de Montréal étaient des évènements qui duraient une semaine et qui se centraient sur des activités sociales et récréatives. Les Carnavals, qui eurent lieu en 1883, 1884, 1885, 1887 et 1889, se déroulaient à la fin du mois de janvier. Ils avaient pour but de mettre en valeur les activités hivernales uniques à Montréal afin de favoriser l’identité canadienne nationale, et bien sûr d’encourager l’économie locale. Tout comme les festivals d’été qui se tiennent aujourd’hui à Montréal, les Carnavals d’hiver ont servi à établir la ville comme étant la destination de féérie hivernale du 19e siècle.

      1884 Montreal Winter Carnival program cover.jpg
      Par classifications.net, PD-US, Link

      La planification du Carnival débutait en septembre et comprenait un magnifique programme qui faisait la liste des évènements. Habituellement, il y avait des activités comme le curling, le patinage, le hockey, la raquette, le toboggan. Il y a eu une année où il y avait même du lacrosse ! Brr ! Les premiers tournois de hockey qui se tenaient au Carnaval étaient les prédécesseurs des ligues de championnat. Cependant, le point culminant du Carnaval était les palais de glace qui étaient créés dans le Dominion Square et qui étaient le lieu de grandes batailles simulées qui cloraient la semaine du Carnaval avec des feux d’artifice et une ballade à raquette sur le Mont-Royal.

       “Palis

      Palais de glace, Carnaval d’hiver, Montréal, QC, 1884 (Alexander Henderson 1884, 19e siècle, MP-1975.19, Musée McCord)

      Dans nos registres, le 24 janvier 1882 était un mercredi et il faisait froid. La première observation de la journée, à 3 h 13, montre une couronne lunaire. Cette dernière est un phénomène météorologique qui a lieu lorsqu’un anneau apparaît autour de la lune, causé par un rayon de lune qui traverse des nuages fins de cristaux de glace. La vieille légende veut que, lorsqu’on aperçoit cette couronne, il faille se préparer pour de la neige ou de la pluie ! Dans notre cas, ce fut une bonne prédiction puisque, plus tard dans la journée, de la neige a été enregistrée !

       symbol de couronne lunaire

      La température minimale observée à 7 h et à 23 h fut la même, -18 °C. La température maximale n’était pas beaucoup mieux, à -11,5 °C. Puisque c’était une journée enneigée et venteuse, on avait plus envie de rester emmitouflé à l’intérieur que de sortir explorer un carnaval hivernal !

      Faites-nous signe si vous avez déjà assisté à un Carnaval d’hiver, et si c’est le cas, ce que vos évènements préférés ont été et à quoi ressemblait la météo !



      SAM et les projets étudiants: ENVR 401

      par Rachel Black       le 8 janvier 2020

      Bienvenue à notre premier billet de blogue du Nouvel An ! Tout le monde à SAM espère que vous avez passé une belle fin 2019, et nous avons hâte de vous faire part de contenu intéressant et engageant en cette nouvelle année !

      « ENVR 401 : Recherche environnementale » est un cours au baccalauréat offert par l’École d’environnement de McGill. Se déroulant pendant la session d’automne, il est structuré de telle sorte que les étudiants « travaillent dans une équipe interdisciplinaire sur un projet de recherche en contexte réel, qui inclue de la définition de problème, du développement de méthodologie, de l’évaluation sociale, éthique et environnementale, l’exécution de l’étude, la diffusion des résultats à la communauté de recherché et aux personnes en question »(Description de cours)

      Depuis 2015, une équipe du cours ENVR 401 prépare des projets de recherche autour de la science citoyenne, la météo citoyenne, et plus spécifiquement SAM. Les projets passés portaient sur les sujets suivants :

      • Comment la formation peut réduire les erreurs dans les projets de science citoyenne (2015)
      • Comment améliorer le processus de mobilisation dans les sciences citoyennes (2016)
      • Tester les inquiétudes entourant la validité des citoyens scientifiques vs les professionnels (2017)
      • Vérifier si les données retranscrites jusqu’à présent peuvent être utilisées (2018)

      Durant la session d’automne qui vient de passer, l’équipe de ENVR 401 a choisi de regarder comment extraire de la valeur de données historiques météorologiques. Comment est-ce que les données que l’on retranscrit peuvent servir à l’analyse ? Est-ce qu’il peut nous dire quoi que ce soit sur l’environnement, sur la météo, et comment ça a changé ?

      Les étudiants ont proposé une approche pour détecter et classifier les tempêtes d’hiver des enregistrements météorologiques historiques de Montréal, ce qui permet la comparaison entre les températures d’hiver des périodes historiques et modernes. Pour ce faire, ils ont développé une méthode pour déceler les tempêtes d’hiver en utilisant des données modernes fréquemment enregistrées et ont adapté l’Indice local de tempête hivernale (Local Winter Storm Scale, LWSS en anglais) en un Indice de sévérité hivernale quotidienne (Daily Winter Severity Index, DWSI, en anglais), qui donne une note entre zéro et six basée sur la quantité de neige, de pluie verglaçante et de vent sur une période de 24 heures. En plus, ils ont examiné des reportages pour trouver des preuves sur l’impact social des tempêtes hivernales.

      En se basant sur cette analyse de couverture des médias, les étudiants ont déterminé un seuil numérique pour la valeur du DWSI afin de détecter le début et la fin d’une tempête. Quand il y avait plusieurs jours consécutifs avec la valeur du DWSI au-dessus du seuil, l’équipe considérait ça comme étant une tempête. Puis, un modèle a été créé pour agréger les éléments séparés afin de représenter l’impact de la tempête et de classer l’évènement au complet en se servant d’une échelle numérique, l’Indice de sévérité de tempête (Storm Severity Index, SSI, en anglais).

      Après avoir développé ce modèle, il était exécuté pendant six janviers entre 1879 et 1884, en utilisant des données historiques disponibles grâce à SAM ici à Montréal, en plus de 6 autres janviers entre 2014 et 2019, en utilisant des données recueillies à l’Aéroport international Pierre-Elliot-Trudeau à Montréal par Environnement et changement climatique Canada. Quand ils observèrent leurs résultats, les analyses statistiques montrent qu’il n’y a pas de différence significative de fréquence, d’intensité, ou de distribution des tempêtes entre les vieilles données météorologiques et les nouvelles !

       L’indice de sévérité de tempête et les janviers

      Le projet du cours de ENVR 401 de cette année était une chouette manière de vérifier si oui ou non les allégations que la météo s’empire sont justifiées ou non. Les étudiants étaient capables de créer une méthode pour détecter et classifier les tempêtes hivernales à Montréal qui puisse être appliquée dans le futur, spécialement à d’autres données de SAM des mois de janvier, ou même possiblement à d’autres bases de données autour du globe.

      Si vous souhaitez en savoir plus au sujet ENVR 401, faites-nous signe ! Tous les résumés des cours passés de ENVR 401 sont disponibles ici. Nous voulons aussi rajouter les travaux de session des projets spécifiques à SAM sur le site internet bientôt — alors, soyez à l’affût !



      En ce jour

      par Rachel Black       le 18 décembre 2019

       McGill Campus, Arts Building, Dec. 18 2019

      Pour le billet de blogue de cette semaine, nous allons jeter un coup d’œil à la météo d’il y a 100 ans, en date du 18 décembre 1919. Nous n’avons pas le temps de nous plonger complètement dans ce qui se passait il y a un siècle, mais posons quand même nos bases :

      • La Première Guerre mondiale était terminée depuis un an, le Canada avait signé le Traité de Versailles pendant l’été pour officialiser le tout.
      • La grippe continuait de sévir et l’Alberta était en pleine épidémie.
      • En mai, la Grève générale de Winnipeg avait été déclarée.
      • La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada avait été formée.
      • Pierre Elliott Trudeau est né et William Osler est décédé.
      • Le parti unioniste est au pouvoir au fédéral et les libéraux sont en opposition.
      • Ailleurs dans le monde, la Russie est en pleine guerre civile.
      • Les États-Unis interdisent officiellement l’alcool, commençant la prohibition.
      • La Société des Nations est formée en janvier.

      Sur le plan de la météo, il y a trois observations dans nos registres historiques de cette journée, à 7 h 45, 15 h, et 19 h 45. Il faut noter que les températures enregistrées en 1919 étaient en Fahrenheit et que le passage au Celsius a été effectué dans les années 1960.

      Le jeudi 18 décembre 1919, il faisait froid et clair, avec un grand ciel bleu et une température maximale de -10,5 (-23,6 C) le matin et 2,2 (-16,5 C) en soirée. En revanche, la température minimale pour le matin et pour la soirée était de 12,0 (-24,4 C) et -11,8 (-24,3). Le vent soufflait du sud/sud-ouest et bien que nos registres n’aient pas pris en note d’unités de mesure, on y retrouve les valeurs 16-18. Ce qui est particulièrement intéressant à noter est qu’il y avait une colonne pour les « promenades en traîneau » et ce qui était noté en ce jour était « o — aucune ». Mon hypothèse est qu’il y avait très peu ou pas de neige sur le sol et qu’il n’était donc pas possible de faire une promenade.

      Lorsqu’on compare ces données à la météo d’aujourd’hui, il faisait certainement plus froid en décembre d’il y a 100 ans. Le matin du 18 décembre 2019, il faisait -4 C (24,8 F) avec un ressenti de -8 C (17,6 F), avec des vents soufflant du sud-ouest et des averses de neige. Le ciel n’est assurément pas aussi bleu et clair qu’il y a 100 ans, mais bien couvert. Les prédictions de cet après-midi sont de -3 C (26,6 F) avec un ressenti de -7 (19,4 F) et des tombées de neige éparses (et, par conséquent, je présume, un ciel couvert). Ce soir, dans les alentours de l’heure d’observation de 19 h 45, il devrait faire autour de -8 C (17,6 F), avec un ressenti de -18 C (-0,4 F) et une tombée de neige légère. Nous avons déjà quelques centimètres de neige sur le sol et si nous gardions les mêmes valeurs d’enregistrements, je dirais que la probabilité de sortir en traîneau serait de 1 ou 2 (mauvaise ou bonne), dépendamment de l’accumulation de la neige.

      À l’avenir, nous allons comparer une seule journée sur de multiples années pour voir quelle sorte de tendance se dessine. Le cours ENV 401 de McGill a complété un projet similaire — les étudiant. e. s ont exploré et comparé les tempêtes en janvier de 1879 à 1884, puis de 2014 à 2019, en utilisant des analyses non seulement pour trouver des instances d’orages mais aussi pour comparer s’il y a eu une augmentation ou une diminution de ces phénomènes. Revenez en janvier 2020 pour une publication à ce sujet !

      Et finalement, l’équipe de SAM vous souhaite de joyeuses fêtes, en toute sécurité, peu importe ce que vous célébrez, et nous vous retrouverons avec plus de contenu intéressant et informatif en janvier !



      Les symboles météorologiques dans la nature : Chapitre 2

      par Rachel Black       le 4 décembre 2019

      Les symboles météorologiques sont importants lorsqu’il en vient à la transcription de données, car ils représentent graphiquement un phénomène perçu. Nous avons consacré une section de notre site internet,(« Observations météorologiques »), à une étude des symboles que nous utilisons dans notre interface de transcription. Il y a quelques mois, nous avons aussi créé un (billet de blogue) au sujet de leur histoire. Mais lorsque nous parlons de « gelée blanche » ou de « couronne solaire », savons-nous vraiment de quoi il s’agit ?

      Ces photos, prises par notre propre équipe, nous montrent des occurrences réelles de ces symboles


      Verglas

      Photo prise par Rachel, membre de l’équipe


       symbol de verglas

       verglas


      « Mauvais temps » menaçant

      Photo prise par Rachel, membre de l’équipe.


      u

       « Mauvais temps » menaçant


      Averses de neige

      Photo prise par Rachel, membre de l’équipe.


       symbol de averses de neige

       Averses de neige


      Orage

      Photo prise par Rachel, membre de l’équipe.


       symbol de orage

       orage


      Montrez-nous vos exemples de symboles météorologiques dans la nature sur Facebook or Twitter!



      Faites la connaissance des membres de SAM: Gordon Burr

      par Rachel Black       le 20 novembre 2019


      Voici…

      Qui:

      Gordon Burr

      De:

      Montreal

      Rôle à SAM:

      Coordinateur de diffusion et d’ateliers


      Ce qu’il préfère chez SAM :

      La diffusion, travailler avec les étudiants, faire des présentations. Surtout, connecter avec nos utilisateurs.


      Saison préférée ?

      L’été


      Symbole météorologique préféré ?

      La neige

                            la neige

      Type de nuage préféré ? Pourquoi ?

      Les cumulus — ils sont si pelucheux !

                            les cumulus

      Quelle est la chose la plus cool que tu as apprise en participant à ce projet ?

      Les modèles de données météorologiques sont seulement basés sur les quinze dernières années environ — ce qui veut dire que ce que nous faisons est très important.


      Et bien sûr :

      Sucré ou salé ?

      Salé

      Star Wars ou Star Trek ?

      Star Trek


      Chats ou chiens ?

      Chiens

      Animal favori ?

      Le chevreuil

      Endroit préféré à Montréal ?

      La rue Bishop et tous ses restaurants.



      Continuez à consulter le blogue de SAM pour plus d’introductions aux membres de l’équipe dans les semaines qui suivent, en plus de notre contenu habituel !



      L’observation pendant les guerres

      par Victoria Slonosky, le 11 novembre 2019.

      Afin de commémorer le 11 novembre, Vicky Slonosky nous parle un peu aujourd’hui de la manière dont les guerres affectent la météorologie.

      La météorologie est un aspect important de la guerre, et pendant les deux Guerres mondiales au 20e siècle, l’observation a été affectée de plusieurs façons. Les prévisions et les rapports météorologiques avaient de la valeur militaire stratégique, et l’échange international d’observations, si laborieusement et lentement organisé au cours du 19e siècle, fut stoppé au courant des guerres mondiales

      Les effets de la Première Guerre mondiale sur l’enregistrement météorologique du Canada se faisaient surtout ressentir dans le nombre d’observateurs, puisque bon nombre d’étudiants et de jeunes hommes ont été recrutés pour se battre outre-mer. On peut voir cela dans les registres de McGill — il y plane une certaine confusion, les heures d’observations sont un peu plus inconsistantes. En général, elles ne varient pas de plus que cinq minutes, mais à certaines occasions les heures d’observation peuvent fluctuer jusqu’à près de 30 minutes.

      Dans la photo ci-dessous, par exemple, on peut voir une anomalie dans nos propres registres. Celui-date de fin février/début mars 1916 et montre que les observations peuvent être décalées de 30 à 40 minutes, ou pas enregistrées du tout.

       observations incohérentes

      L’aviation devint importante vers la fin de la Première Guerre mondiale, et les pilotes ont découvert plusieurs courants de haut niveau qui déterminent les tendances météorologiques sur de grandes échelles. Les météorologues norvégiens menés par Vilhelm Bjerknes ont développé une théorie sur le front météorologique qui a conduit à une percée dans le domaine des prévisions météorologiques. Leur réflexion était basée en partie sur les systèmes de tranchées qui ont défini le front occidental et qui sillonnaient la Suisse, la France et se rendaient jusqu’en Belgique pendant la Première Guerre mondiale.

      L’aviation a joué un rôle encore plus important durant la Seconde Guerre mondiale, et la prévision météorologique était essentielle pour que les avions puissent décoller, planer, et atterrir en sécurité. Ceci a mené à une expansion à travers le Canada de terrains de formation pour les pilotes alliés, et de la prévision météorologique pour ces nouveaux aéroports. Morley Thomas a décrit cette portion de l’histoire au Canada dans son mémoire intitulé « Les Metmen en guerre : La météorologie au Canada en 1939-1945 » (Metmen in Wartime : Meteorology in Canada 1939-1945, en anglais). Malgré le titre, certaines femmes étaient de météorologues qualifiées. Les météorologues étaient estimés comme étant tellement cruciaux à l’effort de guerre qu’il leur était interdit d’être recrutés, au mécontentement de certains.

      En dépit de cette augmentation des observations, on peut apercevoir l’effet de ces guerres dans la réduction d’observations météorologiques partout, notamment après la Seconde Guerre mondiale et les températures des surfaces des océans. Après les Guerres, cependant, les données d’échanges résumèrent, et, spécialement à la fin de la Seconde, le nombre de stations accrut dramatiquement.

      Si vous voulez en savoir plus, consultez les liens suivants :



      La météo dans l’histoire de la science

      par Victoria Slonosky, le 6 novembre 2019.

      Aujourd’hui nous allons rapidement jeter un regard à l’intersection entre l’histoire de la science et des observations météorologiques et de la météorologie.

      Le film Les aéronautes (The Aeronauts en anglais), affiché au Festival international du film de Toronto le mois dernier, met en scène les efforts qu’a déployés le météorologue James Glaisher lorsqu’il explorait l’atmosphère en prenant des instruments tels que des thermomètres et des baromètres dans des montgolfières. La première montée ayant une visée météorologue a été effectuée en 1784 par Dr John Jeffries et Jean-Pierre Blanchard. En 1804, les scientifiques français Joseph Gay-Lussac et Jean-Baptiste Biot se sont élevés au-dessus de Paris avec leurs baromètres et leurs thermomètres pour étudier le comportement de l’atmosphère, de ses gaz, et du champ magnétique dans les hautes altitudes. Plus tard, ils ont été renommés pour leur travail en chimie et en physique — surtout Gay-Lussac pour son travail sur la loi des gaz et sur la composition chimique.

                            Gay-Lussac et Biot in dans une montgolfière

      Une carte de collectionneur du United States Library of Congress Prints and Pictures illustrant Gay-Lussac et Biot dans une montgolfière.

      Au musée de l’histoire de la science de la Philadelphie, John Dalton, Biot et Gay-Lussac sont tous présentés comme étant des chimistes, et en effet, une grande partie de leur travail et de leur héritage sont dans le domaine de la chimie ou de la physique. La plupart d’entre nous connaissons Dalton de nos cours d’introduction de chimie au secondaire sur les lois des gaz, et comme étant un défenseur de la théorie atomique. Mais nous ignorons que Dalton a trouvé sa théorie atomique en partie grâce à son intérêt éternel pour la météorologie. Son premier biographe, William Charles Henry, a écrit que « Dalton était aux prises dans ses premières années avec plusieurs problèmes fondamentaux avec la philosophie de la température et de la météorologie ». Dalton a publié sa première édition de ses « Observations météorologiques et essais » (Meteorological Observations and Essays en anglais) en 1793, avant son travail sur la théorie atomique. C’est la fascination de Dalton sur le processus de précipitation, d’évaporation, et de la vapeur d’eau qui l’a mené à son travail sur les gaz, ce qui a ensuite abouti à la théorie atomique et son œuvre révolutionnaire dans le domaine de la chimie — aujourd’hui ce travail est considéré comme étant fondateur. Mais il était aussi un météorologue, et a enregistré la météo chaque jour toute sa vie.

      En fait, il a été suggéré que Blaise Pascal a propulsé l’ère scientifique moderne quand, en 1648, il a préparé avec son beau-frère Florin Perier une expérimentation scientifique quantitative pour prendre les mesures parallèles de l’atmosphère avec deux baromètres, un qui montait la montagne (le Puy-du-Dome en Clermont, en France), et un autre qui était stationné au bas. En rapportant que le baromètre qui montait chutait à un moment donné tandis que le baromètre qui restait en bas demeurait constant, cette expérimentation a établi l’existence de l’atmosphère, et le fait qu’il est fini. Le début de l’ère scientifique a commencé avec l’établissement de l’atmosphère, et les unités que nous utilisons aujourd’hui pour mesurer la pression sont nommées après Pascal.

      Il y a d’autres exemples de grandes avancées scientifiques qui ont abouti grâce à des observations météorologiques, et qui ont mené à des découvertes importantes dans d’autres domaines — par exemple la théorie du chaos d’Edward Lorenz. Une leçon que l’histoire nous apprend est que la raison pour laquelle la prévision météorologique et la prédiction du climat ne sont pas toujours parfaites n’est pas parce que des personnes intelligentes ne se penchent pas là-dessus, non plus parce que la météo est un sujet ennuyeux et qu’on ne s’intéresse pas à la recherche, mais plutôt qu’il s’agit d’un domaine très, très difficile. La météo et le climat sont compliqués et ne sont pas linéaires, et sont affectés par plusieurs choses et existent sur différentes échelles. Le climat inclut en fin de compte presque toutes les autres branches de la science, de l’astronomie à la microbiologie. Toutefois, il y a eu des avancées incroyables dans le domaine des prévisions météorologiques, et chaque donnée qui peut être utilisée pour mieux interpréter la météo et le climat du passé peut nous guider vers une meilleure compréhension.

      Si vous voulez en apprendre plus, vous pouvez consulter :

      • Le film Les aéronautes(The Aeronauts en anglais)
      • Joseph Louis Gay-Lussac
      • Observation météorologiques et essais de John Dalton(Meteorological Observations and Essays en anglais)
      • Jean-Baptiste Biot
      • Musée de l’histoire de la science de la Philadelphie(Science History Institute of Philadelphia en anglais)


      • Critique de livre : Le climat à l’ère de l’Empire (Climate in the Age of Empire, en anglais)

        par Rachel Black, le 23 octobre 2019.

        Dans le billet d’aujourd’hui, nous allons jeter un coup d’œil au livre Le climat à l’ère de l’empire : les observations météorologiques dans la colonie du Canada (Climate in the Age of Empire: Weather Observers in Colonial Canada, en anglais). Ce livre, écrit par nulle autre que notre Victoria Slonosky, explore l’histoire des observations météorologiques au Canada à partir du milieu du 18e siècle jusqu’au début du 20e. Conséquemment, cette recherche suit aussi le développement de la météorologie (un domaine de la science qui s’intéresse au processus et aux phénomènes atmosphériques pour prévoir la météo) et la climatologie (l’étude de la science du climat). Par inadvertance, ce livre retrace aussi l’histoire de Montréal, de la ville de Québec, et de Toronto durant cette époque, et relève de différents aspects de l’histoire du Canada.

        Le livre de Slonosky ne vise pas à offrir une histoire intégrale de la météorologie ou de la climatologie au Canada ou une analyse précise du climat des derniers siècles. Plutôt, il cherche à étudier les personnes qui s’en concernaient, leurs motivations, leurs idées sur la météo, et sur leurs méthodes d’enregistrement. Et cet effort transparait — elle se concentre sur les individus qui ont fait de la météorologie et de la climatologie les domaines qu’ils sont aujourd’hui : John Samuel McCord, John Bethune, Jean-Francois Gaultier, Alexander et William Skakel, Charles Smallwood, John Henry Lefroy et John Herschel, pour en nommer quelques-uns.

        Ce livre est structuré par thème et selon la chronologie, en explorant des sujets précis, telle que l’impact de l’armée et des pratiques et idées médicales de l’époque, et leurs effets sur les observations météorologiques, en les intégrant à la ligne du temps. Slonosky aime beaucoup souligner la manière dont l’observation météorologique n’était pas sans conséquences. Les individus traités dans ce livre écrivaient régulièrement avec d’autres qui s’y intéressaient, peu importe leurs motivations.

        Cela veut dire qu’on peut avoir une bonne vue d’ensemble sur la manière dont l’expansion coloniale, la guerre, et la religion affectaient les observations et comment les individus étaient influencés par les idées qui émergeaient de la France, de l’Angleterre, des États-Unis, et par certaines parties du Canada de l’époque. Ceci peut être retracé dans les lettres et les équipements qu’on s’échangeait d’un côté de l’océan atlantique à l’autre, mais aussi en étudiant des conférences où des personnes comme Charles Smallwood donnaient des présentations à leurs contemporains sur des sujets qui les intéressaient. Smallwood, par exemple, a présenté une conférence en 1875 à l’Association américaine pour l’avancement des sciences (American Association for the Advancement of Science (AAAS) en anglais) sur l’ozone et sur son influence potentielle sur les maladies en guise d’agent désinfectant. C’était particulièrement agréable quand Slonosky mentionnait une nouvelle personne qui avait une influence sur l’histoire pour la lier aux individus que nous avions déjà eu le plaisir de rencontrer, prouvant que notre réseau est très interconnecté.

        Tel que mentionné, les motivations différaient parmi les individus qui faisaient ces observations. Dans quelques parties des colonies, les rapporter à la mère patrie aidait à mieux comprendre ce nouveau monde (des personnes comme Jean-François Gaultier). Cela comprenait aussi l’idée qu’en dégageant la terre, les colonisateurs auraient le pouvoir d’améliorer la météo. D’autres, membres du clergé, comme John Bethune, s’intéressaient à la manifestation de Dieu dans la nature. Les médecins aussi s’intéressaient à la météo; ils pensaient qu’elle avait un effet sur les maladies telles que la malaria, et s’efforçaient à déterminer si c’était le cas.

        On pourrait croire qu’observer la météo et de la noter pourrait être une pratique relativement facile, mais c’était extrêmement complexe et controversé. La guerre pouvait complètement stopper les observations ou leur transmission à d’autres endroits sur la planète. Il y avait beaucoup de débats sur le moment où et comment elles devaient être prises; le financement était souvent rare quand il venait de sources privées ou était lié à l’expansion coloniale et par conséquent aux structures militaires ; et les observations n’existaient pas en tant que données indépendantes, elles étaient souvent utilisées pour prouver (ou pour réfuter) les théories de l’époque — comme la controverse des orages qui sévissait au début du 19e siècle aux États-Unis. Slonosky tisse ces éléments dans des discussions sur les personnalités aisément.

        En tout, le livre de Slonosky jette un regard sur cette tranche de l’histoire trop souvent oubliée. Elle décrit de manière très détaillée les personnalités importantes, les réseaux, les équipements et les idées de l’époque. Le livre comprend aussi une discussion et une analyse dans les deux derniers chapitres sur le changement climatique, s’il se produisait à l’époque, et s’il était possible d’améliorer la météo comme on le croyait.

        Il est intéressant de noter que la théorie du changement climatique n’est pas un nouveau concept et existe au Canada depuis près de quatre siècles ! Ma seule critique est que ce livre est densément instructif, ce qui est merveilleux, mais il est parfois difficile de passer au travers. Il sert nettement mieux en guise de manuel — on peut lire un ou deux chapitres par moment au besoin — plutôt qu’un livre qu’on lit pour le plaisir du début à la fin. C’est surtout parce qu’on saute de ligne du temps quand on nous présente un nouveau thème. Cependant, l’index bibliographique est bénéfique, il permet au lecteur de trouver facilement les références aux nouveaux (ou moins nouveaux !) noms mentionnés dans le livre.

        Pour conclure, le livre de Slonosky est un excellent ajout à l’histoire du Canada et éclaire un sujet qui n’est pas (ou même jamais) couvert par les cours d’histoire d’aujourd’hui. Je recommande fortement de se procurer une copie et d’en apprendre plus sur l’histoire des observations météorologiques, la météorologie, et la climatologie au Canada.

        Vous pouvez en apprendre plus sur le livre sur Goodreads et le trouver sur Amazon.



        SAM dit d’en apprendre plus

        par Rachel Black, le 9 octobre 2019.

        Mis à part les mauvais jeux de mots, nous avons jusqu’à présent étudié les climats historiques, nos registres, nos membres ainsi que le progrès des transcriptions sur notre blogue. Donc, aujourd’hui nous allons explorer d’autres aspects du projet SAM — notamment la promotion de l’éducation et de la sensibilisation

        Comme vous le savez, SAM est un projet dédié à rendre accessibles à la communauté scientifique les données du vieil observatoire de McGill. Pour ce faire, nous avons décidé de numériser les pages du registre et de créer une plateforme sur laquelle le public (vous !) peut transcrire les données des registres en un jeu de données qui serviront à approfondir les analyses. Dans tout ça, nous répondons à des questions sur le processus, résolvons les problèmes qui se présentent, et essayons d’instruire et d’intéresser nos utilisateurs au sujet de divers domaines grâce à ce blogue. De plus, SAM travaille avec des éducateurs pour informer les étudiants non seulement à propos du projet, mais aussi pour l’utiliser en guise d’étude de cas afin de les aider à en apprendre plus sur la météo et sur le processus scientifique.

        Un bon exemple de ceci est la collaboration entre SAM et le CÉGEP montréalais Dawson College. Dans le cadre des efforts déployés pour développer la culture scientifique, SAM a créé un module de cours de CÉGEP durant lequel les étudiants utilisent des transcriptions de données de SAM pour en apprendre plus sur la science citoyenne, la météorologie historique, et les recherches de climat et de météo. Vous vous souvenez peut-être de notre travail avec le Collège Dawson du billet de blogue de Geoffrey Pearce au sujet de la qualité de l’air à Montréal du mois de juillet. Pearce est un des professeurs du module que nous avons créé.

        Jusqu’à présent, nous avons deux versions de ce cours. La première en 2018 se concentrait plus sur les méthodes de recherches des sciences sociales, et la deuxième (de 2019), sur des sciences environnementales et sur l’utilisation de l’énergie. Les étudiants travaillent en groupe avec des archives (par exemple des archives de journaux historiques, la BANQ, des rapports de première main) pour faire correspondre un jour précis avec des registres météorologiques de SAM. Ce cours contribue à favoriser l’intérêt pour les sciences et nous aide à évaluer notre plateforme de transcription et nos processus pour améliorer l’expérience de nos utilisateurs.

        SAM est aussi axé sur l’éducation postsecondaire. Nous allons plus en entendre parler dans les prochaines semaines, mais SAM collabore avec l’École de l’environnement dans le cours ENVR 401 sur la recherche environnementale — nous serons le sujet de leur projet de recherche interdisciplinaire. Le groupe de l’an dernier, par exemple, a cherché à déterminer si les archives de données de SAM sont aptes à l’emploi en se basant à la fois sur l’année et sur les colonnes dans les registres.

        Et il ne s’agit que d’un coup au travail que nous faisons chez SAM pour améliorer la culture scientifique et les projets éducationnels dans lesquels nous nous engageons. Si vous ou votre organisation souhaitez collaborer avec SAM, n’hésitez surtout pas à nous joindre!



        Faites la connaissance de SAM: Rachel Black

        par Rachel Black, le 25 septembre 2019.

        Cette semaine, nous présentons...

        Qui:

        Rachel Black

        De:

        Ontario

        Ses rôles:

        Gestion des enregistrements, réseaux sociaux, sensibilisation — je suis une femme à tout faire !


        Qu'est-ce que vous préférez chez SAM?

        Sa nature interdisciplinaire ! C’est vraiment génial de pouvoir se plonger dans différentes disciplines et d’explorer de nouvelles manières d’aborder des projets.


        Saison préférée? Pourquoi?

        L’automne. J’adore les couleurs, les odeurs et l’air vif.


        Symbole de météo préféré ? Pourquoi ?

        Bien que je déteste y faire face dans la vraie vie, j’adore le symbole de la neige.

                              symbole de la neige

        Type de nuage préféré ? Pourquoi ?

        J’aime beaucoup les cirrocumulus. Une fois, quand j’étais petite, mon grand-père m’a dit qu’ils prédisent la pluie. Ça m’a marquée !


        Quelle est la chose la plus cool que tu aies apprise en participant à ce projet ?

        Qu’il existait un vaste réseau de communication entre l’Europe et l’Amérique du Nord. C’est fascinant de constater l’influence qu’exercent les individus entre eux et sur les méthodes d’enregistrement de la météo.


        Et bien sûr:


        Sucré ou salé ?

        Sucré ! Je suis une amatrice de sucreries.


        Star Wars ou Star Trek?

        Star Trek


        Les chiens ou les chats?

        Les chats


        Animal préféré?

        Les girafes.


        Endroit préféré à Montréal ?

        Probablement n’importe quel espace naturel — j’aime qu’il y ait plein de parcs et de petits espaces qu’il y a à découvrir. En deuxième position, suivant de près, c’est la grande variété des restaurants végétariens et véganes à explorer !


        Continuez à suivre le blogue de SAM pour plus d’introductions aux membres de l’équipe dans les semaines qui suivent, en plus de notre contenu habituel !



        Promenades et traîneau

        Par Victoria Slonosky, le 28 août 2019.

        Il fait chaud et humide dehors – la saison a été torride. Mais avant de se plaindre, on a intérêt à se souvenir de l’hiver dernier…

        Les Montréalais s’entendent pour dire qu’entre la pluie verglaçante et les cycles de gel/dégel qui ont glacé nos rues, l’hiver dernier a été difficile. Le simple fait de marcher était devenu une activité dangereuse. Les risques de glisser et de souffrir d’une entorse ou d’un membre fracturé étaient élevés. Cette situation était-elle inhabituelle, historiquement parlant ?

        La première personne à me poser la question était Natasha Hall de CJAD l’hiver dernier – j’ai donc analysé les statistiques afin de lui répondre. Il s’agissait assurément d’une situation inusuelle. Cette année a été la cinquième année avec le plus d’heures de pluie verglaçante depuis 1954, il y a eu 83 heures de pluie ou de bruine verglaçante entre novembre 2018 et mars 2019. À titre comparatif, il y a eu 104 heures en 1998, l’année du fameux verglas massif, et 103 heures en 1983, une autre année de tempêtes de pluie verglaçante violentes. La moyenne depuis 1954 est de 43 heures par hiver.

        Il est difficile de faire une comparaison des registres de pluie verglaçante. En effet, les observateurs n’en prenaient habituellement note que s’il y avait des précipitations pendant la journée, et non le nombre d’heures totales, comme il se fait à l’aéroport Dorval depuis le début des observations à l’heure. Il semblerait aussi qu’ils n’aient enregistré que les évènements marquants. C’est une des raisons pour lesquelles le projet SAM est si important. Nous avons besoin de nos données météorologiques pour faire le pont entre des journaux météorologiques historiques et les observations synoptiques modernes. Ainsi, on pourra faire la différence entre les vrais changements météorologiques, et ceux qui sont survenus avec l’évolution des méthodes d’observation. Malgré tout, il semblerait qu’il y ait une augmentation de pluie verglaçante lorsqu’on compare aux 18e et 19e siècles.

        Les cycles de gel/dégel – pendant lesquelles la température élevée fait fondre la glace pour qu’ensuite les nuits froides viennent geler ces flaques afin d’en faire des plaques de glace mortelles – étaient récurrents cet hiver. Il y a habituellement 42 jours de gel/dégel par année, et l’hiver 2018-2019 en a eu 45. L’année 2017-2018 détient le nombre record de 67 jours, suivi par les années 2002 et 1880, qui sont à ex æquo avec leurs 65 jours respectifs. Ces grandes flaques d’eau qui se transforment en surfaces glissantes fatales surviennent plutôt de l’effort contreproductif de faire fondre la glace après une chute de pluie verglaçante que de la température elle-même.

        Jusqu'au milieu du 20e siècle, le transport à Montréal se faisait à cheval et en charriots, ou en traîneaux. Les conditions de la route étaient essentielles, et les hivers doux et les constants cycles de gel/dégel étaient plus difficiles à traverser que les hivers froids. Lorsque la température descendait sous zéro et ne remontait pas, les rivières se glaçaient et devenaient des routes. La neige damée s’accumulait, ce qui faisait que les conditions de promenade en traîneau étaient idéales. Avec des robes doublées de fourrure, et les bons habits pour le froid, le transport était plus facile en hiver que sur les routes boueuses du printemps et de l’été.

         Un cheval et un traîneau avec un passager.

        Figure 1 : Un cheval et un traîneau avec un passager.

        Bien ironiquement, en 1900, la même année que le premier véhicule automobile a fait son apparition à Montréal (photo gracieuseté de V. de Serres), une colonne dédiée aux « conditions de promenade à traîneau » a été ajoutée au registre de météo.

         “McGill”

        Figure 2 : Les conditions de promenade à traîneau étaient sur le formulaire, mais étaient rarement enregistrées !

        Malgré la popularité croissante des véhicules à moteur, les moyens de transport à cheval étaient encore largement utilisés pour les livraisons dans les années 50.

         La Presse 1899

        Figure 3 : Coupure de La Presse, 23 novembre 1899.

        Pendant les hivers doux, les routes devenaient de véritables bourbiers infranchissables. Avec chaque chute de neige, on sortait les traîneaux — mais avec chaque cycle de gel/dégel, il fallait qu’ils soient replacés par des charriots, dont les roues se coinçaient dans la boue à moitié gelée. Parmi les années d’importantes périodes de gel/dégel, il y a eu 1805 et 1825, avec 63 jours chaque entre novembre et mars, ainsi que 1807 et 1849. L’hiver 1848-1849 a été décrit en détail par le docteur montréalais William Sutherland, qui avait noté qu’il a dû passer du traîneau au charriot plusieurs fois pendant l’hiver.

        « Presque toute la neige a disparu, tout le monde est sur leurs roues », avait-il écrit dans son journal météorologique le 30 décembre. Après une chute de neige début janvier, les traîneaux étaient de retour, mais les « charriots étaient utilisés » encore une fois le 17 janvier 1848. Après une autre alternance avec les traîneaux bientôt après, les charriots ressortirent le 25 janvier 1848. Il y avait assez de neige pour les « fêtes foraines de traîneau », mais, le 22 février, c’était le contraire, et « il était difficile de les utiliser dans la ville ».

        Rappelons-nous que les routes n’étaient pas pavées. Imaginons l’état des voies après que la neige fonde et que les chevaux, les traîneaux et les charriots soient passés par là. Bien que nous trouvions ça assez difficile de se déplacer en hiver au 21e siècle, nous pouvons tout de même admettre que la situation pourrait être pire.

         “Rue

        Figure 4 : Rue Saint-James par R.A. Spoule, McGill Rare Books and Special Collections, Collection Lande (Lande 32).



        Faites la connaissance de SAM: Renée Sieber

        par Rachel Black       le 31 juillet 2019

        Vous vous intéressez aux membres de notre équipe? Rencontrez-les dans cette série! Cette semaine, nous allons en découvrir plus sur la personne à la base de notre projet, Renee Seiber.


        Sans plus tarder....

        Qui:

        Renée Sieber

        D’où:

        Ontario, en passant du Michigan et du New Jersey

        Ses rôles:


        Responsabilités?

        • Effectuer des recherches
        • Conception UX et UI
        • Concrétiser les objectifs du programme en créant de l’architecture de logiciel
        • Fait partie de la colle interdisciplinaire de SAM (géographie) – sa valeur étant de faire avancer tous les domaines de recherche. Personne n’est traité comme un technicien, et on encourage les gens à explorer au-delà des limites de leur discipline.


        Saison préférée?

        Le printemps. Au Québec, il est explosif.


        Icône de météo préférée?

        Gelée blanche

                              Gelée blanche

        FArbre préféré? Pourquoi?

        L’érable, à cause de ses couleurs magnifiques à l’automne et tout ce qu’elle a à offrir, comme le sirop d’érable – il est à la fois esthétique et fonctionnel.

        Sucré ou salé?

        Sucré


        Tu es sur une île déserte – quelles sont les 3 choses que tu dois absolument avoir?

        Une façon de faire de l’eau douce, de l’alimentation électrique illimitée, un ordinateur portable qui a accès à Internet. /p>


        Star Wars ou Star Trek?

        Star Wars 4-6


        Les chiens ou les chats?

        Les chats


        Animal préféré?

        La grenouille


        FGenre de musique préféré?

        Alternatif-folk


        Si vous souhaitez en savoir plus sur Renée Sieber et son travail avec DRAW, consultez notre page Actualités ou explorez les thèmes suivants:


        Continuez à consulter le blog pour voir plus d'introductions de membres de DRAW dans les semaines à venir avec notre contenu habituel!



        Montréal horizontal et vertical

        par Victoria Slonosky       le 17 juillet 2019

        Cette semaine chez SAM : Voyez comment l’aménagement vertical et horizontal de la ville a un effet sur la météo!

        Les citadins connaissent bien les îlots de chaleur urbaine. Cette accumulation est causée par l’aménagement du territoire et par la chaleur générée par la consommation énergétique dans les grandes (ou moins grandes) zones bâties. Les routes, le béton, l’asphalte, les immeubles, et n’importe quelle autre structure absorbent et évacuent la chaleur et l’eau différemment que le font les surfaces naturelles telles que les forêts, le gazon et les zones humides.

        L’étendue des grandes villes comme Montréal a énormément changé au fil du temps. Le petit pôle qui est aujourd’hui le Vieux-Montréal et qui s’étendait sur quelques kilomètres carrés au début du 19e siècle – à l’époque où commençaient les enregistrements météorologiques réguliers (voir Figure 1) – est constitué aujourd’hui de près de 2000 km2 d’agglomérations, de banlieues et de zones extra-urbaines (voir Figure 2).

         Île de Montréal

        Figure 1: Carte annotée de l'île de Montréal, 1834 (Original de Bibliothèque et Archives nationales du Québec

         Île de Montréal, 2013

        Figure 2: Île de Montréal, 2013

        Mais ce n’est pas juste la surface horizontale du centre-ville de Montréal qui a changé - son aspect vertical s’est aussi transformé.

        Pendant une grande partie du 19e siècle, la ligne d’horizon de la ville a été dominée par les églises, notamment par les tours de la basilique Notre-Dame. Ces dernières sont visibles de kilomètres au loin et font tête d’affiche sur toutes les représentations du paysage de Montréal (voir Figure 3-6).

         Voyager en hiver sur le fleuve Saint-Laurent

        Figure 3: Voyager en hiver sur le fleuve Saint-Laurent, 1866 (Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 2897892)

         Vue de Montréal depuis l’île Sainte-Hélène

        Figure 4: Vue de Montréal depuis l’île Sainte-Hélène, vers 1830 (Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 2837606)

         Montréal, de la route à LaPrairie par les rapides

        Figure 5: Montréal, de la route à LaPrairie par les rapides (Philip John Bainbrigge (attribué à) 1837, 19e siècle M968.97, Musée McCord)

         Chemin Saint-Lambert

        Figure 6: Chemin Saint-Lambert, Montréal, QC, vers 1870 (Alexander Henderson vers 1870, XIXe siècle MP-0000.1452.59, Musée McCord)

        L’aspect vertical de la ville a changé pour plusieurs raisons : Montréal est devenu un principal port, les gratte-ciels se sont multipliés à partir des années 30, et, surtout, il y a eu l’arrivée des élévateurs à grains au tournant du 20e siècle. Complété en 1931, l’édifice Sun Life était, du haut de ses 24 étages, le plus grand bâtiment de l’Empire britannique, bien que la Banque royale du Canada située près de la cathédrale de la rue Saint-Jacques comptait plusieurs étages de plus. Aujourd’hui, il est presque impossible de repérer les tours de Notre-Dame parmi les bâtiments gigantesques qui les entourent (voir Figure 7).

         Photo récente de la cathédrale Notre-Dame à Montréal

        Figure 7: Cette image plus récente est prise approximativement du même point de vue que la figure 5. (Vicky Slonosky)

        Que cela signifie-t-il en terme météorologique? Tel que peuvent en témoigner tout ceux qui habitent ou travaillent au centre-ville, les grands bâtiments peuvent causer un effet tunnel, créant des courants d’air glacés qui traversent le Mont royal et se rendent jusqu'au fleuve Saint-Laurent. Ces immeubles peuvent aussi avoir un effet sur le mouvement de convection en transformant le déplacement vertical de l’air et en créant plus de nuages cumulus et d’orages dans les zones urbaines. Les hivers de plus en plus chauds, ainsi que les mesures entreprises pour faire fondre la neige et la glace, contribuent à la fonte de la neige, qui gèle ensuite pendant la nuit. Les résidents de la ville ont réellement le pouvoir de créer leur propre climat!


        D’ailleurs, vous pouvez vous rendre à l’observatoire du Mont Royal, à la Grande Roue du Vieux Port ou au belvédère du musée Pointe-à-Callière, où vous pourrez constater par vous-même les changements de l’aménagement vertical et horizontal de la ville.



        Aide à l'écriture

        par Rachel Black       le 3 juillet 2019

        Les vieux manuscrits peuvent être difficiles à lire et à interpréter, même pour les experts. Avez-vous du mal à lire les pages que vous retranscrivez? Ne vous en faites pas, le billet de blogue d’aujourd’hui vous donne quelques astuces.

        Je ne savais pas que l’étude des écritures anciennes portait un nom, la paléographie. Cette science se base sur la lecture, le déchiffrage, la datation et la contextualisation de vieux documents. Il est essentiel pour les historiens et les philologues de se familiariser avec cette discipline parce que les langues et la manière dont on écrit sont constamment en train d’évoluer. Afin de comprendre un document que vous étudiez, il faut que vous sachiez comment il a été créé! Par contre, il ne faut pas confondre cette discipline avec la graphologie, qui consiste en une étude ou une analyse de l’écriture de quelqu’un afin de comprendre sa personnalité, son état émotionnel, ou la personne elle-même. Ce champ est un peu plus controversé et est considéré comme étant une pseudoscience dans certains milieux.

        Lire de vieilles écritures peut être difficile pour plusieurs raisons. S’agit-il d’un journal intime, d’un registre, d’un dossier administratif ou de correspondances personnelles ? Aucun ? Chacun de ces écrits peut avoir différents types de formes courtes, d’abréviations, ou d’écritures différentes qui peuvent faire en sorte qu’il est difficile à déchiffrer. Nos registres météorologiques ont leurs propres codes d’abréviation qui ne sont pas nécessairement accessibles aux personnes non initiées et peuvent ne pas figurer dans les journaux intimes et les correspondances de quelqu’un qui ne s’y connaît pas en météorologie.

        Il peut aussi s’agir d’une question d’orthographe. Dans les vieux documents, la lettre « i » peut être remplacée par un « y », ou le « s » par un « f ». De plus, il se peut que vous tombiez sur des types d’écriture spéculaire. J’ai moi-même trouvé dans des notes de mes grands-parents des « n » inversés pour ressembler à des « u », des « w » en « m » et vice-versa! La lecture qui en résulte est souvent très amusante, ou déroutante!

        Il est aussi possible que vous deviez déchiffrer l’écriture croisée, une technique qui permettait d’économiser du papier et par conséquent des frais de port au 19e siècle. Si on a écrit par dessus une partie de la lettre avec la même encre du début à la fin, il peut être difficile de distinguer des lettres et des mots quand on n’a pas l’habitude de le faire. Déchiffrer le tout peut requérir un peu plus de patience; heureusement, il ne s’agit pas d’une pratique courante.

         un exemple de lettre hachurée

        Voici un exemple de lettre hachurée (Wikipedia Commons).

        Dans l’ensemble, apprendre à naviguer de vieilles sources primaires écrites à la main est extrêmement bénéfique et prend de la pratique, alors ne vous découragez pas! Voici quelques astuces utiles qui peuvent vous aider à déchiffrer nos registres.


        1. S’il y a quelque chose que vous n’arrivez pas à lire, ne paniquez surtout pas!

        2. Même les historiens avec beaucoup de pratique ont de la difficulté à lire d’anciens documents. Prenez une grande respiration, ou une pause, et poursuivez.

        3. Prenez connaissance des sources qui sont à votre disposition

        4. Dans notre section « Observations météorologiques », il y a un guide de symboles pratique qui inclut des lettres ou des combinaisons de lettres. Vous pouvez y jeter un coup d’œil pour tenter d’y repérer ce que vous cherchez dans la page. Ou alors, vérifiez le menu déroulant que vous trouverez dans le panneau de transcription. Vous y verrez des icônes représentant vos options, telles que des types de nuages ou la direction du vent.

           Liste déroulante du panneau de transcription

          Le menu déroulant des nuages ​​dans le panneau de transcription contient des images pour vous aider!

        5. Cherchez des indices sur la page : des mots/lettres

        6. Est-ce qu’il y a autre chose qui pourrait vous aider à identifier ce que vous voyez? Comparez des lettres ou des mots pour voir s’ils sont semblables et hasardez une hypothèse.

          Comparez vos chiffres avec ceux que vous voyez sur la page. Est-ce que ce 7 ressemble à l’autre ? Ou est-ce en fait un 1 ? De plus, si vous étudiez la température, faites un recoupement avec la période de l’année. Une température de 73°F n’est pas étrange pour l’été, mais l’est pour l’hiver. Il s’agit donc sûrement d’un 13°F.

           Exemple de comparaison de numéro

          Est-ce un 2? Un 7? Vérifier les autres parties de la page peut dissiper cette confusion.

        7. L’orthographe

        8. Si vous butez à cause de l’orthographe, prononcez le mot à voix haute. À l’époque, sans correcteur automatique, les résultats étaient surprenants, alors allez-y phonétiquement.

        9. Demandez de l’aide.

        10. Demandez l’avis de vos amis ; si vous êtes à un évènement SAM, demandez autour de vous ; demandez-nous sur Facebook, sur Twitter, ou par courriel.

        Si vous demeurez toujours perplexe et que personne d’autre n’arrive à vous aider, vous pouvez le marquer comme étant illisible. Ainsi nous saurons que quelque chose n’est pas clair, et nous irons voir.

         Option illisible

        N'hésitez pas à choisir illisible .


        Jetez un coup d’œil à ces sources intéressantes sur la paléographie, la graphologie et sur des astuces pour lire de vieux manuscrits!

        Wikipédia - Graphology
        Wikipédia - Palaeography
        Graphology Handwriting Analysis
        WikiHow - How to Read Old Handwriting
        Ancestry.com - Tips for Reading Old Handwriting
        UK National Archives - Palaeography
        Find My Past Blog - 11 Tips for Reading Old Handwriting
        Wikipédia - Écriture spéculaire



        Chronique invitée : La qualité de l’air à Montréal

        par Geoffrey Pearce       le 19 juin 2019

        Accueillons ensemble Geoffrey Pearce au blogue de SAM !
        Geoffrey Pearce est professeur dans le département de géographie au Collège Dawson depuis 2011. Il a obtenu sa maitrise en planétologie à l’Université Western Ontario ; il s’est spécialisé en géologie des plaines nordiques de Mars. Depuis, il a commencé à manifester de l’intérêt pour la Terre et il aide les étudiants à s’engager dans des domaines d’études urbaines et dans des projets de sciences citoyennes. Aujourd’hui, il va aborder le sujet de la qualité de l’air à Montréal.

         Ste. Catherine and St. Laurent Blvd, 1875

        Figure 1 : Une gravure d’une usine de souliers au coin de Sainte-Catherine et de Saint-Laurent en 1875, avec de la fumée s’échappant de la cheminée. (source : Canadian Illustrated News, Dec. 1875/BANQ)

        Au début de l’étude marquante de 1897 « The City Below the Hill » (la ville en bas de la colline), Herbert Ames illustre le contraste entre les conditions de vie du quartier bien nanti de Ville-Marrie, « la ville sur la colline », et celles des secteurs pauvres et industriels près du canal Lachine, « la ville en bas de la colline ».

        « En observant ces deux secteurs du haut de la montagne, on aperçoit de nombreux clochers dans le premier, mais aucune grande cheminée. Le deuxième est parsemé de traces de présence industrielle ; l’air est lourd de fumée. »

        Le travail d’Ames fournit un aperçu important des conditions économiques et sociales des quartiers longeant le canal Lachine, mais il n’y a qu’une brève mention de l’air enfumé. J’ai ressenti la même ambiguïté en parcourant le site de SAM et en voyant le mot « fumée » écrit dans les marges des rubriques météorologiques enregistrées sur le campus de McGill en juin 1878. S’agissait-il de fumée provenant d’un feu de forêt au loin, ou de personnes dans la ville faisant brûler du charbon et du bois ? Est-ce que c’était un phénomène local ou est-ce que ça recouvrait la ville au complet ?

         Smoke in the Ledgers

        Figure 2 : commentaire au sujet de la fumée d’une des rubriques de l’observatoire de McGill datant du 15 juin 1878, pris du site web de SAM.

        Ce printemps, j’ai mis au défi les étudiants d’un cours d’environnement au Collège Dawson, où je suis professeur de géographie, de décrire comment la qualité de l’air à Montréal a changé depuis la fin du 19e siècle.

        Les étudiants éprouvèrent de la difficulté à trouver de l’information sur la qualité de l’air à Montréal à la fin du 19e et au début du 20e. Ce fut aussi compliqué de faire des liens entre ces recherches et la page SAM où la « fumée » est décrite. C’est probablement dû au fait que les sciences de la santé publique étaient un domaine naissant à l’époque, mais c’était sûrement influencé par le fait que la qualité de l’air était si pauvre qu’un brouillard de pollution incessant n’était pas digne d’être médiatisé. Le bois et le charbon étaient les sources principales pour la cuisine et le chauffage, et une variété d’industries qui ont depuis longtemps disparu du paysage urbain s’ajoutaient au mélange atmosphérique malsain. À la fin de leur devoir, plusieurs étudiants ont exprimé leur gratitude pour la bien meilleure odeur de la ville. Je suppose que c’est une façon comme une autre d’être sensible à notre héritage !

        Aujourd’hui, la Cote air santé est affichée sur les écrans sur le quai du métro, et trouver des données des postes de surveillance est relativement simple. Une recherche Google mène à des études revues par les pairs au sujet des facteurs de risques pour certains quartiers et des controverses entourant la qualité de l’air (des débats tels que le sort des fours à bois des pizzérias ou des boutiques de bagels, par exemple) sont régulièrement relatées dans les journaux. Cette fois-ci, la difficulté que rencontrent les étudiants lorsqu’il en vient à décrire l’état de la qualité de l’air est liée à l’abondance des données, plutôt qu’à leur rareté.

        À la fin de la session, après avoir noté les devoirs, je me suis mis à réfléchir sur la difficulté de trouver des réponses succinctes sur la qualité changeante de l’air à Montréal (comment, où, pourquoi). Au 20e siècle, on a délaissé le charbon pour de l’hydroélectricité, ce qui a considérablement réduit la fumée. Cependant, la mondialisation et la disparition locale de plusieurs industries furent aussi importantes, sans compter la réglementation des émissions qui a été coincée par les promoteurs immobiliers dans les années 1930. Plusieurs étudiants étaient étonnés d’apprendre que les centrales au charbon en Ontario contribuaient largement à la pollution de Montréal jusqu’à ce qu’on s’en débarrasse il y a quelques années. Et il ne s’agit ici que de quelques variables principales. Bien que les inégalités entre les quartiers et leur exposition à des dangers environnementaux étaient frappantes au 19e siècle, quelques étudiants ont fait le parallèle entre la qualité de l’air dans des quartiers affluents du haut de la colline tel qu’à Westmount, et des communautés à faible revenu près de sites industriels, tel qu’à Montréal-Est.

         Smoke graph

        Figure 3 : Le graphique montre le nombre de jours de fumée enregistrés à l’aéroport de Dorval chaque année en 1953 et 2018. La chute est grandement influencée par le passage à l’hydroélectricité (graphique gracieuseté de Victoria Slonosky).

        Bien que la qualité de l’air à Montréal se soit grandement améliorée dans les décennies récentes, je me rends compte que les étudiants sont plus conscients des dommages des évènements à court terme que des tendances à long terme. Ce qui propulse la science, c’est de comprendre et de répondre à des évènements qui étaient autrefois invisibles et incompris. Dans ce sens, une plus grande connaissance et mesure de la fumée, ainsi que les préoccupations sur les effets sur la santé, peuvent être considérées comme étant le fruit qu’un progrès impressionnant et durement acquis. On peut se tourner vers le passé pour comprendre comment on s’est rendu ici, pour qu’on s’en serve comme guide lorsque de nouveaux défis se présenteront.



        Que représentent les symboles météorologiques?

        par Rachel Black       le 5 juin 2019

        Les symboles météorologiques sont importants lorsqu’il en vient à la transcription de données, car ils représentent graphiquement un phénomène perçu. Nous avons consacré une section de notre site internet, « Observations météorologiques », à une étude des symboles que nous utilisons dans notre interface de transcription. Il y a quelques mois, nous avons aussi créé un billet de blogue au sujet de leur histoire. Mais lorsque nous parlons de « gelée blanche » ou de « couronne solaire », savons-nous vraiment de quoi il s’agit ?

        Ces photos, prises par notre propre équipe, nous montrent des occurrences réelles de ces symboles.


        Halo lunaire

        Photo prise par notre développeur, Rob.


         Halo lunaire symbole

         halo lunaire


        Arc-en-ciel

        Photo prise par Rachel, membre de l’équipe.


         arc-en-ceil symbole

         arc-en-ciel


        Halo solaire

        avec deux petits parhélies (aussi appelés « faux-soleils ») de chaque côté. Photo prise par notre chef d’équipe, Vicky.


         Halo solaire

         Halo solaire


        Un ciel couvert

        Photo prise par Rachel, membre de l’équipe.

         Un ciel couvert symbole

         example of Overcast sky

        Un ciel couvert

         Comparé à un ciel clair

        un ciel clair


        Montrez-nous vos propres exemples de symboles dans la vie réelle Facebook ou Twitter!



        Qui sont les observateurs?

        par Victoria Slonosky       le 22 mai 2019

        Cette semaine, nous allons explorer un peu les individus qui prenaient les observations que nous transcrivons.

        L’observatoire de McGill a été fondé par le Dr Charles Smallwood. Immigrant britannique arrivé à Montréal dans les années 1830, il a établi un cabinet en campagne à Saint-Martin dans une île au nord de Montréal, qui était appelé à l’époque Ile-Jésus et qui est aujourd’hui Laval. Dans les années 1840, il avait construit un observatoire avec un éventail impressionnant d’instruments faits main et des arrangements nécessaires pour faire des enregistrements automatiques. En 1863, il a été invité à déménager cette installation à l’Université McGill. Pendant un moment, l’établissement fut connu sous le nom d’Observatoire de Montréal.

         Dr. Smallwood

        Dr. Charles Smallwood

        Smallwood détenait une position honoraire en tant que professeur de météorologie, mais ne touchait pas de salaire. Il n’en recevait pas non plus au titre d’observateur, bien que l’observatoire recevait des subventions des Services météorologiques du Canada pour l’achat d’instruments et pour payer les étudiants adjoints. Il continuait de gagner sa vie en tant que médecin, et vivait à Montréal sur la côte du Beaver Hall. Un de ses assistants, Clement McLeod, avait reçu la permission de l’Université de dormir dans le bâtiment principal afin qu’il puisse faire ses observations plus facilement.

         Clement « Bunty » McLeod

        Clement « Bunty » McLeod

        Smallwood est mort en novembre 1873 sans nommer d’observateur successeur. George Kingston, le directeur des services météorologiques du Canada, avait été consulté à ce sujet, et McLeod, qui venait tout juste d’obtenir son diplôme en génie civil, fut sélectionné pour prendre sa place. Avec un bon nombre d’instruments, il se dirigea vers Kingston, à Toronto, où il suivit un entrainement intensif. Ainsi, les observations reprirent en janvier 1874.

        McLeod était le directeur des observations pendant 40 ans, et ce jusqu’à sa mort en 1917. Des lettres datant de 1875 indiquaient que les salariés étaient le surintendant et deux assistants. En 1880, McLeod a soutenu « le désir et le besoin » de bâtir une résidence à l’observatoire. Sa requête a été acceptée et, avec sa femme, il y éleva sa famille.

         McLeod et la supervision des élèves

        McLeod et la supervision des élèves

        Nous savons que parmi ses assistants de recherche, il y avait James Weir et A. J. Kelly. Ce dernier, diplômé en 1911, avait servi dans le régiment Princess Patricia au cours de la Première Guerre mondiale. Lorsqu’il revint à McGill, il devint le surintendant de l’observatoire.

        Le budget de 1937-1939 inclut les salaires pour l’observateur, A.J. Kelly, le chroniqueur météo, Day Clerk, C.L. Henry. Il y avait aussi d’autres salaires accordés à « l’exposition de Sun Card ». Un document ultérieur décrit Charles Henry comme étant l’observateur en chef depuis 1958, et ce « pendant plus de 20 ans ».

        Si vous voulez en savoir plus sur les observateurs ou sur l’histoire de l’observatoire, n’hésitez pas à nous contacter !



        Communiquer la météo : les avertissements de tempête et le télégraphe

        par Victoria Slonosky       le 8 mai 2019

        Cette semaine, nous allons étudier comment la météo, spécialement lorsqu’elle était dangereuse, était communiquée avant les téléphones, les cellulaires, et l’internet. Cela va sans dire que les observations jouaient un grand rôle !

        Le temps et l’espace : l’Observatoire, le télescope à cercle méridien, et la longitude.

        Une des fonctions les plus importantes de l’Observatoire de McGill — et de revenus pour les observations météorologiques ou scientifiques — était le chronométrage. C’était fondamental pour ces activités. Au 19 e siècle et au début du 20 e , on se basait sur le transit de certaines étoiles. On savait qu’il était minuit lorsque, selon les saisons, certaines d’entre elles apparaissaient. Le télescope à cercle méridien était l’un des instruments les plus importants de l’Observatoire, bien qu’à des fins de chronométrages il n’avait pas besoin d’être aussi sophistiqué ou puissant que pour ses fonctions de découvertes astronomiques.

        transit telescope

        Au temps des chemins de fer, il était capital de connaître l’heure précise afin de coordonner les horaires. Mais, pour les navires d’un empire connecté par la mer, et pour l’entièreté de l’Amérique du Nord qui était surveillée, cartographiée, et colonisée, il était crucial de savoir quelle heure il était pour déterminer la longitude. Le temps et l’espace étaient liés par la rotation de la Terre, qui effectue des tours de 15 degrés chaque heure. Avec un chronomètre précis, si on connaît la différence du temps entre deux places, on peut aussi calculer la différence de longitude. Un endroit qui est à quatre heures à l’ouest de Montréal est aussi à 60 degrés à l’ouest.

        En 1891, Clement McLeod, le deuxième directeur de l’Observatoire, se basait sur le temps et sur l’échange de signaux de télégraphes avec Waterford en Ireland pour obtenir le calcul de longitude le plus précis de l’Amérique du Nord pour que l’Observatoire de McGill puisse s’en servir. Le signal de temps de McGill était communiqué au port de Montréal (le plus occupé du Canada), ensuite par télégraphe à Ottawa et puis à l’ouest. Une fois que les lignes étaient posées sous le Pacifique, le signal traversait l’océan et se rendait aussi loin que l’Australie.

        Les avertissements météo et le télégraphe

        Le temps était aussi très important pour les observations météorologiques, à la fois pour échanger à travers les fuseaux horaires et pour pouvoir faire le suivi des phénomènes rapides comme les tempêtes. Avant les télégraphes, elles se déplaçaient avec plus de vitesse que les communications humaines. S’il y en avait une qui se développait dans les Grands Lacs et montait le fleuve Saint-Laurent pour se rendre dans l’océan Atlantique, elle se déplaçait plus rapidement qu’un cavalier ou un navire qui l’aurait suivi pour prévenir les gens dans son chemin qu’un danger était imminent. Il faut aussi tenir en compte du risque qu’on encourait en voyageant pendant une tempête. Avec l’invention et l’utilisation répandue du télégraphe durant la deuxième moitié du 19 e siècle, il existait pour la première fois un mode de communication qui était plus rapide que la météo. Émettre des avertissements devint possible. Le Service météorologique du Canada a été établi afin de développer des alertes et d’essayer de prévenir la perte de vie sur le fleuve Saint-Laurent et dans les Grands Lacs. Pendant plusieurs années, le SMC faisait partie du Département maritime.

        C’est pour cela que les temps d’observations dans les registres de McGill sont marqués à des moments étranges, mais précis, tels que 7 h 48 ou 23 h 13. C’est en partie pour permettre des observations coïcidentes sur plusieurs longitudes, et aussi pour accorder aux collectionneurs d’observations météorologiques dans les observatoires centraux comme à Toronto ou Washington assez de temps pour recevoir les rapports par télégraphes, les tracer sur une carte, analyser les résultats, et puis lancer une alerte de tempête ou une prévision au bon moment, comme à 9 h du matin ou à minuit.

        On vous verra la prochaine fois pour plus d’information sur les observateurs principaux à l’Observatoire de McGill.



        Faites la connaissance des membres de SAM : Vicky Slonosky

        par Rachel Black       le 24 avril 2019



        Voici...

        Qui :

        Vicky Slonosky



        De :

        Montréal (Rive-Sud) en passant par l’Angleterre, la France, Toronto, et puis Montréal à nouveau.



        Rôle chez SAM :

        Querelleuse et soucieuse, et experte en données météorologiques historiques.



        Ce que vous préférez chez SAM ?

        L’enthousiasme ! Tout le monde travaille sur le projet par volonté, parce qu’ils y croient et s’y intéressent.



        Saison préférée ? Pourquoi ?

        L’automne ; après la chaleur de l’été, la première brise et la pointe de fraîcheur est une promesse de renouveau. Je crois qu’il faut commencer la nouvelle année en octobre. Sans compter que le temps de la récolte est merveilleux pour tout pâtissier !



        Symbole météorologique préférée ? Pourquoi ?

        C’est dur de n’en choisir qu’un, mais je dirais « poudrerie » parce que c’est tellement canadien, ce vocabulaire date du 18 e siècle (bien qu’il était souvent accompagné par « violent », « affreuse », et « horrible » !



                              poudrerie

        Type de nuage préféré ? Pourquoi ?

        Le cumulus – J’adore les voir grossir, changer de forme, et tourbillonner pour se fondre dans la masse bleutée du ciel. Et c’est tellement cool quand ils s’assombrissent et deviennent des nuages de tempête.



                              Plate 3 from Luke Howard’s Essay on the Modification of Clouds (1865)

        Quelle est la chose la plus cool que tu aies apprise avec SAM ?

        Qu’il y a tellement de gens qui s’intéressent à la météo et qui sacrifient leur temps libre pour numériser de vieux registres météorologiques, ainsi que toutes les manières qu’on a trouvées pour utiliser les résultats.



        Et bien sûr :

        Sucré ou salé ?

        Sucré (je suis pâtissière)



        Star Wars ou Star Trek ?

        Star Trek. Je faisais tous mes devoirs de maths en regardant les rediffusions après l’école.



        Les chiens ou les chats ?

        Je suis allergique aux chats, donc les chiens, mais je serais heureuse d’avoir des chats si je le pouvais.



        Animal préféré ?

        Les mésanges. Je les observe de la fenêtre de ma cuisine et j’ai une mangeoire à oiseaux qu’eux seuls peuvent accéder.



        Endroit préféré à Montréal ?

        Il y a tellement de choix ! C’est à égalité entre l’île Sainte-Hélène pour l’extérieur et la BAnQ pour l’intérieur.



        Si vous voulez en découvrir plus sur Vicky Slonosky et son travail chez SAM, consultez notre page de nouvelles ou bien les liens suivants :


        Continuez à consulter le blogue de SAM pour plus d’introductions aux membres de l’équipe dans les semaines qui suivent, en plus de notre contenu habituel !



        Les annotations dans les registres

        par Rachel Black       le 10 avril 2019

        Bienvenue au troisième billet de blogue de SAM ! L’article de cette semaine porte sur les annotations marginales, et sur celles que nous avons repérées dans nos propres registres.


        Avez-vous déjà trouvé des remarques dans un livre ? Ou avez-vous vous-même dessiné ou gribouillé dans les marges des notes que vous preniez en classe ou pendant une réunion ? Si oui, vous avez déjà soit trouvé, soit créé, des annotations marginales

        Les annotations sont des commentaires qui sont ajoutés dans un livre ou dans un document. Plus spécifiquement, elles peuvent prendre la forme de dessins, de gribouillis, de commentaires, ou de critiques apparaissant dans les marges — parfois même entre les lignes du texte. Un lecteur peut inscrire des remarques afin d’organiser ses pensées. Il est aussi possible que ça soit le travail de l’auteur ou de l’éditeur au moment de la conception de l’œuvre. On peut retrouver des remarques de nature liturgique dans de nombreux manuscrits bibliques, et même dans la culture populaire, comme dans les copies de Roman de Renart datant du 16e au 18e siècle, dans lesquelles des notes moralistes étaient écrites dans les marges afin de faire réfléchir les lecteurs.

        Les annotations qu’on retrouve dans les manuscrits médiévaux sont des exemples bien connus. Les scribes testaient leurs plumes dans les feuilles externes de leurs écrits, et ensuite leurs livres, afin de s’assurer que leur tracé était égal. Ces marques pouvaient être des gribouillis faits au hasard comme ça pouvait être l’alphabet au complet, des notes de musique ou des dessins. Dans un cas, même un chat s’est promené sur un manuscrit y a laissé ces traces — de pas ! Il est possible de voir des annotations dans des archives, comme dans des écrits personnels. Les Archives de l’Université McGill ont des documents de fondations privées, certains contenant des annotations, tel que dans ceux du Ross Family Fond. On y retrouve les gribouillis de Dorothy Ross, une élève qui dessinait ses professeurs pendant ses cours !

        En quoi les annotations sont-elles importantes ?

        Elles peuvent approfondir la compréhension qu’a le lecteur moderne d’un document. En général, les renseignements sur sa conception et son auteur ne sont pas notés. Par conséquent, ces petits dessins peuvent nous informer sur des tendances (les différents types d’écriture à travers l’Europe, par exemple), et même sur les personnes concernées. Les annotations sont essentielles pour les historiens, les archivistes et même pour les citoyens scientifiques !

        Nous étions donc surpris et excités lorsque nous avons trouvé des annotations en numérisant des pages de nos registres. Vous pouvez voir ici huit de nos pages qui datent de 1902, et puis de 1904 à 1906. Ces annotations sont intéressantes, il semblerait qu’elles étaient créées afin de tuer le temps puisqu’il ne s’agit ni de notes, ni de commentaires, ni de tests de plumes, mais bien spécifiquement de portraits.

                              1902

            1904 

        Nos observateurs ont probablement dessiné le profil de gens qu’ils connaissaient. Il y avait non seulement des hommes avec des barbes impressionnantes, mais aussi des femmes avec des coiffures sophistiquées et des détails tels que des jabots de robes ou des accessoires de cheveux.

         1905               

                    1905

        Nous ne savons pas encore grand-chose au sujet de ces dessins. Certains portraits des hommes sont signés, un autre porte des initiales. Il faut que nous fassions plus de recherche pour découvrir qui étaient ces gens et qui les avaient dessinés. Tout ceci peut nous donner plus d’indications sur le contexte de ces observations et sur les personnes qui étaient impliquées.

         1905                    

        1906              

           1906

        Si ce sujet vous intéresse, vous pouvez en lire plus en cliquant sur les liens ici-bas :

        Sinon, si vous souhaitez voir ces annotations de plus près, vous pouvez contacter les Archives de l’Université McGill ici.




        Communication internationale : les symboles de température

        par Victoria Slonosky       le 27 mars 2019

        Bienvenue à un nouveau billet de blogue SAM ! Cette semaine, nous allons étudier le pourquoi et le comment des symboles de température.


        Lors de vos transcriptions, vous êtes peut-être tombés sur ces petits symboles représentant des types de données météorologiques qui remplacent des mots. Ils ont posé un énorme défi lorsque nous concevions notre interface. Nous ne pouvions pas simplement demander à nos citoyens scientifiques de les retaper — il n’y a pas de touches représentant ces symboles ! Faut-il que nous ajoutions un tableau qui puisse être consulté ? Que nous indiquons qu’ils doivent être transcrits en tant que « pluie » ou « neige » ? Quel type de standard devrions-nous utiliser ? Il doit être à la fois précis et facile à retranscrire pour nos citoyens scientifiques.

        Notre développeur, Rob, a trouvé la réponse : un menu déroulant qui permet à nos utilisateurs de faire correspondre le symbole manuscrit sur la page avec une liste prédéterminée de choix. Nous avons créé cette liste en nous basant sur une variété de sources imprimées, y compris « Instruction pour les observateurs » (1878) de George Kingston, le directeur des Services météorologiques du Canada, ainsi qu’« Indice pour les observateurs météorologiques » (1908, 6e édition) par Marriott.

        La difficulté de créer un standard pour transcrire les symboles météorologiques est courante. L’idée d’en créer un date au moins du 18e siècle. Une des premières tentatives de coordonner des observations météorologiques internationales standardisées a été faite par la Societas Meterorologica Palatina, au Mannhein. Le réseau de Mannhein avait des stations à travers l’Europe, en Amérique du Nord, et au Groenland. Plusieurs facteurs, y compris le coût et les guerres napoléoniennes, ont contribué à l’effondrement de ce projet en 1795. Toute correspondance internationale, même au sujet de la météo, pouvait être soupçonnée d’espionnage !

        Au début du 19e siècle, Francis Beaufort et Luke Howard continuaient de chercher une manière standardisée de parler de la météo. Howard était le sujet de notre dernier billet de blogue au sujet du système de classification des nuages, et Francis Beaufort était un membre de la Marine royale. Il s’intéressait à la classification de la force des vents pour les navires en mer. L’Échelle Beaufort (The Beaufort Scale, en anglais) la décrit en se basant sur des indices visuels, tels que l’écume des vagues et le vent dans les voiles d’un bateau. Beaufort a aussi conçu des codes d’une ou deux lettres pour la météo tels que « d » pour « pluie fine ». Il a utilisé la lettre « b » pour désigner un ciel clair, ce qui explique pourquoi nous trouvons parfois le « b » comme étant une indication pour « clair » — c’est un symbole courant que nous voyons dans nos propres registres !

        Ce système fonctionnait assez bien en anglais, mais plus le temps passait, plus les pays voulaient s’échanger des données de température. On avait besoin d’un standard international. Des codes en lettre pour les conditions météorologiques de chaque pays basés sur leurs langues étaient trop mélangeants. Un standard qui transcende la langue était nécessaire.

        La première réunion internationale pour établir un standard sur des mesures météorologiques terrestres fut établie à Vienne en septembre 1872. La question 15 sur la fiche d’information était « serait-il souhaitable d’introduire des symboles pour les nuages, les hydromètres, et pour tout autre phénomène extraordinaire, qui seront indépendant du langage local, et donc universellement intelligible ? » En se basant sur la transcription de la réunion, il y avait un long débat — si oui ou non il était conseillé d’adopter les symboles et sur la difficulté de le faire — des scientifiques de Bruxelles, Christiana, Genève, Florence, Viennes, Londres, Padoue, et Saint-Pétersbourg s’en sont mêlés.

        On a atteint un consensus, cependant, et les symboles suivants ont été approuvés :

         Nuages ​​d'orage

        On connait le reste de l’histoire ! Vous pouvez observer ces symboles en action quand vous transcrivez les données météorologiques de nos registres. Si cela vous intéresse de voir plus de symboles, vous pouvez vous référer à notre page d’Observations météorologiques pour la liste complète des symboles que vous pourriez croiser en transcrivant !

        Pour plus d’information, vous pouvez consulter :

        L'invention des nuages - Richard Hamblyn (The Inventor of Clouds, en anglais).
        L'expérimentation de la météo - Des pionniers qui ont voulu voir le futur - Peter Moore (The Weather Experiment: The Pioneers who Sought to see the Future, en anglais).



        Les nuages, leurs dénominations et leurs abréviations

        par Victoria Slonosky       le 13 mars 2019

        Notre ciel est défini par ses nuages, ou par leur absence. Lorsque le suédois Carl Linne créa le système binomial pour classifier les plantes — et que la catégorisation de ce qui nous entoure débuta durant le siècle des Lumières au 18e — il n’est pas étonnant qu’on se mît aussi à catégoriser les nuages. C’est Luke Howard qui entreprit ce travail de nomenclature au 19e siècle.

        Luke Howard était un chimiste quaker qui passait des heures à observer les nuages au cours de son enfance. Il était un des premiers à se rendre compte qu’il y avait un nombre limité de types de nuages (Jean-Baptiste Lamarck aussi avait essayé de catégoriser les nuages en fonction de leur forme et de leur taille) — ils ne faisaient pas que changer de forme constamment en dérivant. Howard utilisa des noms latins pour décrire les formes et les tailles classiques des nuages. Les cumulus sont de gros amas de strates inférieurs qui sont porteurs de précipitations. Les dénominations de Howard, puisque latines, purent se propager à l’étranger depuis qu’il les adopta en 1817.

        Howard tint sa première conférence à Londres en 1802, où il postula qu’il y a trois grands types de nuages : cirrus, cumulus, et stratus. Il expliqua aussi qu’ils peuvent parfois passer d’une forme à l’autre de manière identifiable à mesure que la météo change. Par exemple, les cumulus peuvent s’étendre et fusionner avec une couche de stratus. Il posa que la forme des nuages reflète le processus physique de leur formation. Par exemple, les cumulus se forment par un mouvement de convection. Grâce à cette constatation, ces mystérieuses entités constamment changeantes devinrent de vraies sciences qui peuvent être étudiées et reliées à d’autres phénomènes tels que les précipitations. En un sens, on peut dire que la classification des nuages fut le début de la météorologie comme domaine scientifique.

         Thunderclouds

        Un regroupement de nuage d’orages – frontispice de l’Essai sur la modification des nuages (Anglais), 3e éd. Luke Howard, 1865.


        Lorsque vient le temps de noter les observations de nuages dans les registres tels que ceux que SAM retranscrit, il peut être encombrant d’écrire leur nom au complet. Il existe à cet effet des abréviations, comme Ci pour Cirrus. Ils peuvent être combinés, comme Cust pour cumulus-stratus, qui forme la couche de nuages cumulus. Il y a aussi les impressionnants nuages d’orage au sommet de la troposphère, les cumulonimbus, CuNi. Toutes les précipitations viennent de nimbus, donc lorsque vous en transcrivez, vérifiez en même temps s’il n’y a pas de pluie ou de neige !

        Si l’histoire de la classification des nuages vous intéresse, vous pouvez avoir gratuitement accès au livre électronique de Luke Howard, Essai sur la modification des nuages (anglais) paru en 1865 en cliquant ici. Vous pouvez aussi voir notre page d’Observations météorologiques pour une liste complète des nuages et de leurs abréviations.